Les chaînes privées ne sont pas les seules à pâtir de la crise sanitaire. Dans une interview au "Monde" aujourd'hui, Delphine Ernotte, la patronne de France Télévisions, annonce que les comptes de son entreprise publique vont basculer dans le rouge cette année après quatre ans à l'équilibre.
"En 2020, nous prévoyons une perte d'environ 9,5 millions d'euros", prévient ainsi Delphine Ernotte. Et la situation l'année prochaine devrait encore se dégrader. "Pour 2021, notre budget va subir une baisse de 60 millions d'euros de ses recettes publiques, comme voulu par l'Etat. Au-delà des risques sur le marché publicitaire, nous devrons également assumer des surcoûts liés à la prolongation de France 4, au report des Jeux olympiques, à l'accroissement des délais de tournages", souligne la patronne de France Télévisions, qui vient d'entamer cet été son second mandat à la tête du groupe public. Conséquence, France Télévisions va encore se mettre davantage à la diète. "L'année 2021 sera très difficile, et nous allons devoir faire de nouvelles économies", prévient Delphine Ernotte.
Discrimination positive et quotas
Au cours de cet entretien, la patronne de France Télévisions a également fait savoir que la diversité serait le "fil rouge" de son deuxième mandat. "D'après le CSA, les personnes 'perçues comme non blanches' représenteraient environ 25% de la société française, contre 15% à la télévision. On a un énorme rattrapage à faire", a estimé Delphine Ernotte. Pour ce faire, France Télévisions compte recruter "200 alternants issus de la diversité" dès 2021. "Ma méthode, c'est compter, partager, changer. Aux États-Unis, on dit : 'No diversity, no commission'. On ne finance pas un projet quand la diversité n'est pas représentée", a prévenu la patronne du groupe public.
