Maurice Szafran est en colère. Le PDG de Marianne a violemment répondu ce matin à la lettre ouverte de Gérard Depardieu publiée hier dans le JDD. Dans cette dernière, le comédien revenait sur les raisons qui le poussent à quitter la France pour la Belgique, et se défendait des propos tenus à son encontre par le Premier ministre. Visiblement contrarié par les "divagations" de l'acteur français, Maurice Szafran tient à lui mettre les points sur les "i". "Je vous le dis avec franchise (...) vos arguments sont... lamentables", commence le journaliste, qui s'emploiera tout au long de son texte à démonter les arguments du "monstre sacré" du cinéma français.
Une carrière "franco-française"
Maurice Szafran estime que, dans sa lettre, le comédien se dévoile "hâbleur, grandiloquent et creux". Il revient sur ses propos lorsque l'acteur principal de "Mammuth" déclare qu'il "continuer[a] à aimer les Français et ce public avec lequel [il a] partagé tant d'émotions !". Pour l'éditorialiste, c'est une perche tendue pour rappeler à notre Gégé national que sa carrière est "franco-française". "Sorti de nos frontières, vous n'avez jamais réussi à percer dans les autres grands pays de cinéma. C'est ainsi et c'est incontestable. Gabin, auquel vous vous référez si fréquemment, a réussi à Hollywood ; ce n'est pas votre cas. Delon était adulé en Italie notamment. Vous ne pouvez pas en dire autant", lâche Szafran.
"Les charmes de l'alcoolisme motorisé"
Et de démonter trois des autres arguments de la défense de Gérard Depardieu : "Vous préférez revenir sur les raisons de la bouleversante disparition de votre fils Guillaume, accablant la justice de la République. Il aurait mieux valu que vous vous absteniez. Vous choisissez de vanter les charmes de l'alcoolisme motorisé. Là encore, nous aurions préféré que vous ne profériez pas pareille énormité. Vous nous apprenez que vous ne demandez pas à la sécurité sociale de vous rembourser vos dépenses médicales. Nous nous en tapons éperdument."
Jusque-là acerbe, Maurice Szafran, lors de la chute de sa diatribe contre l'interprète aux 170 films, semble surtout amer et déçu de la réaction de Gérard Depardieu. Pour preuve : sa conclusion, brutalement laconique : "Une affaire de fric, rien que ça. Une affaire triste, voilà tout". Après les réactions deJean-Marc Ayrault au micro de France 2, Michel Sardou sur BFM TV, Jamel Debbouze dimanche soir sur TF1 , l'exil fiscal de Gérard Depardieu pour le village de Néchin n'a semble-t-il toujours pas fini de faire parler.
