Le magazine "Elle" dupé. Le 14 novembre dernier, l'hebdo féminin publiait dans ses colonnes un reportage à la gloire des combattantes ukrainiennes anti-séparatistes. "Elles étaient étudiante, secrétaire ou journaliste de mode... De la révolution de Maïdan à la guerre contre les séparatistes russes, les Ukrainiennes sont aujourd'hui sur tous les fronts", annonçait le magazine en accroche de ce reportage intitulé "Une guerre si particulière".
Parmi les photos, celle d'une combattante appelée Sveta, "19 ans, secrétaire et engagée volontaire dans un groupe d'autodéfense", avait été placée en ouverture du reportage. "Si les Russes rentrent dans ma ville, je tire" annonçait fièrement la combattante citée par le magazine. Problème, des photos de cette même Sveta montrant sa proximité avec le néonazisme ont resurgi depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes ont ainsi accusé "Elle" de faire la promotion des néonazis ukrainiens.
Face à la polémique grandissante, le magazine a réagi par communiqué, confirmant que la jeune Sveta était en fait une "activiste d'extrême-droite". "Suite à la publication le 14 novembre dernier dans notre magazine d'un reportage (...) traitant du rôle de femmes au parcours très divers dans le conflit à l'est de l'Ukraine, nous avons appris, fin décembre, qu'une des jeunes femmes, interviewée et photographiée, était une activiste d'extrême-droite, diffusant sur les réseaux sociaux des photographies faisant l'apologie du néo-nazisme" explique la rédaction de "Elle".
L'hebdo féminin se justifie : "Lors du reportage, la jeune femme incriminée, combattante du Bataillon Aidar, rencontrée le 2 octobre dernier, sur la ligne de front près de la ville de Lougansk, aucun élément, aucun signe extérieur distinctif, aucune parole dans l'interview, ne laissait comprendre ce jour-là que cette jeune femme était néo-nazie". Puis ajoute : "Le reportage s'est partiellement déroulé auprès d'une unité du Bataillon Aidar, une formation paramilitaire nationaliste d'environ 600 membres, rattachée au ministère de la Défense ukrainien, qui comprend dans ses rangs des combattants d'origine et d'obédience politique très diverses".
Le communiqué conclut en condamnant "toute idéologie prônant la xénophobie, l'antisémitisme ou l'apologie du nazisme". "La rédaction de ELLE ainsi que les deux journalistes ayant réalisé le reportage, ont été choqués d'apprendre, à posteriori, le véritable profil idéologique de cette jeune femme, et condamnent bien entendu toute idéologie prônant la xénophobie, l'antisémitisme ou l'apologie du nazisme", rappelle ainsi la rédaction de l'hebdomadaire.