Info puremedias.com. A tchao bonsoir. Vincent Bolloré va-t-il mettre les marionnettes en latex à la retraite, après 28 ans de bons et loyaux services ? Selon nos informations, le nouvel homme fort de Vivendi, propriétaire de Canal+, y réfléchit très sérieusement. Depuis plusieurs jours, Bolloré himself prend contact directement avec les artisans de la chaîne, producteurs, animateurs et journalistes pour mettre son nez dans la grille des programmes de la rentrée. Au grand dam des patrons actuels. "C'est clairement une reprise en mains de l'actionnaire", témoigne l'un d'eux. Jusqu'ici absent des négociations et discussions en cours sur l'antenne, Vincent Bolloré se montre de plus en plus entreprenant. Le veto à la présence de Laurence Ferrari au "Grand Journal" la saison prochaine, c'est lui !
La fin des "Guignols", créés en 1988 par Alain de Greef disparu hier soir, pourrait être l'une de ses premières grandes décisions. Peuvent-ils pour autant disparaître de l'antenne dès le mois de septembre ? "Je n'ose y croire, commente un cadre de Canal+. Mais on ne sait pas jusqu'où sont capables d'aller ce genre de grands capitalistes". Vincent Bolloré, passablement agacé par l'irrévérence du programme, verrait bien les marionnettes moins présentes à l'antenne avec, pourquoi pas, une émission hebdomadaire. Il faut dire que le patron de Vivendi n'a jamais vraiment goûté "l'esprit Canal". "Je préfère quand ils sont plus dans la découverte que dans la dérision. Parce que parfois, c'est un peu blessant ou désagréable, expliquait-il au micro de France Inter en février dernier. Se moquer de soi-même, c'est bien. Se moquer des autres, c'est moins bien". Une déclaration qui résonne aujourd'hui comme un avertissement.
A Canal+, on retient son souffle. Tout le monde l'affirme, l'heure du grand changement a sonné ! Cette semaine, des modifications importantes sont attendues dans l'état-major de la chaîne. Le président Bertrand Méheut est sur le départ, comme le révélait BFMBusiness la semaine dernière. Mais quid de Rodolphe Belmer, directeur général ? Et de la direction des programmes actuelle ? "Tout est possible, tout est ouvert", s'inquiète un cadre.
A deux ans de la présidentielle, "Les Guignols", qui font travailler plus de 300 personnes, sont donc plus menacés que jamais. Vincent Bolloré osera-t-il tuer l'un des programmes les plus emblématiques et populaires de la chaîne ? "Il n'y a rien de rationnel avec ce type de personnage. C'est plus facile de construire des ports en Afrique que de fabriquer une grille des programmes !", se désole un salarié. La fin des "Guignols" aurait des conséquences catastrophiques en termes d'image mais pas seulement. Aujourd'hui intégrés au "Grand Journal", ils contribuent à hauteur de 30% à l'audience de l'émission. "L'esprit Canal, c'est de se moquer de son patron, et de rigoler de lui", avait lancé dans un sketch la marionnette PPD à Bertrand Méheut en novembre dernier, à l'occasion des 30 ans de la chaîne. Vincent Bolloré n'a, lui, visiblement plus envie de se marrer.