Bras de fer perdu pour Sud Radio. Dans un communiqué, Médiamétrie fait savoir que la cour d'appel de Versailles, a rejeté hier la demande de Sud Radio qui réclamait une expertise judiciaire de sa méthodologie de mesure d'audience de la radio. La station, propriété de Fiducial Médias, est condamnée aux dépens de première instance et d'appel. Pour rappel, Sud Radio avait déjà été déboutée par le tribunal de commerce de Nanterre l'année dernière.
Sud Radio réclamait 23 millions d'euros de dommages et intérêts à Médiamétrie. Le tribunal de commerce avait estimé qu'il est légitime que la station s'interroge sur sa baisse d'audience, mais que cela ne l'autorise pas pour autant à "remettre en cause de façon générale la méthodologie employée par Médiamétrie et la fiabilité des résultats". La justice avait par ailleurs rappelé que les mesures d'audiences critiquées par Sud Radio ont été mises en place par la profession elle-même. "Cette décision met en évidence le fait que Médiamétrie garantit à Sud Radio, comme à toutes les stations de radio, une parfaite équité de traitement dans ses études d'audience", avait commenté l'institut dans un communiqué.
"Depuis deux ans, nous regagnons des auditeurs. Nous avons progressé de 20% l'an dernier, sans parler de ce qui n'est pas recensé", avait déclaré Patrick Roger, directeur général de la station, lors de la conférence de rentrée de Sud Radio en septembre dernier. "Nous avons 210.000 auditeurs en journée selon les chiffres de Médiamétrie. Mais nous estimons notre poids réel à 700.000 auditeurs", avait de son côté estimé Didier Maïsto, propriétaire de la station, dans les colonnes de "Challenges". "Nous avons fait réaliser des mesures concurrentes par un institut tiers. Ces mesures correspondent à celles de Médiamétrie pour l'audience des grandes stations, mais elles sont, pour Sud Radio, plus de trois fois supérieures aux chiffres donnés par Médiamétrie", avait-il avancé.
Sur la base des chiffres de l'étude qu'elle a fait réaliser par l'IFOP, la station, qui espère compter un jour parmi les grandes généralistes, évalue son audience à 1,5%. Actuellement, son audience moyenne n'apparaît pas en propre dans les classements de Médiamétrie car elle ne dépasse pas 1%. L'institut l'intègre aujourd'hui à l'audience du groupement Les Indés Radios auquel appartient Sud Radio.
Mais la contestation du baromètre ne fait pas tout. Pour élargir le nombre de ses auditeurs, Sud Radio, qui ne dispose que de 73 émetteurs en France contre plus de 600 pour France Inter, compte aussi sur les nouvelles techniques de diffusion. La norme technique DAB+ permettrait ainsi une diffusion nationale de ses programmes. Elle parie aussi sur la démocratisation des enceintes connectées qui permettent de choisir facilement sa station favorite.
Mis à jour 30/11 à 16h : Dans un communiqué, Sud Radio fait savoir que "contrairement à ce que prétend le communiqué publié ce jour par Médiamétrie, la Cour d'appel de Versailles n'a pas rejeté la demande de Sud Radio d'une expertise judiciaire de sa méthodologie de mesure d'audience". "Après avoir constaté que Sud Radio fondait sa demande d'expertise non seulement sur la responsabilité délictuelle de droit commun mais également sur les règles du droit de la concurrence, la Cour d'appel a considéré en application d'une jurisprudence récente de la Cour de Cassation que cette demande était irrecevable devant le Tribunal de Commerce de Nanterre, seul le Tribunal de Commerce de Paris étant compétent" précise Sud Radio.
La station assure également que "la Cour d'appel n'a condamné Sud Radio à aucune indemnité de procédure" et annonce que "Sud Radio renouvelle sa demande devant le Tribunal de Commerce de Paris". La station fustige par ailleurs "les efforts continus (de Médiamétrie) pour échapper à toute expertise judiciaire de ses méthodes".