

Nicolas Sarkozy tire-t-il les ficelles de l'audiovisuel public ? C'est ce que sous entend Le Parisien ce matin. Le retour un temps évoqué d'Audrey Pulvar sur France Télévisions pour animer un magazine culturel aurait finalement été exclu. La raison ? « Rémy Pfimlin, président de France Télévisions, ne veut pas s'encombrer d'un "problème" Audrey Pulvar, très mal vue du côté de l'Elysée » écrivent nos confrères.
Une information difficilement vérifiable, l'Elysée s'attachant à démentir chaque soupçon d'ingérence avec France Télévisions. Mais il est clair que Nicolas Sarkozy ne porte pas dans son coeur la journaliste. Et pour cause : lorsqu'elle officiait sur France 3, Audrey Pulvar n'avait pas hésité à participer aux différents défilés des salariés de France Télévisions, s'inquiétant de la suppression de la publicité à la télévision publique. Ses interviews de Nicolas Sarkozy sur la chaîne publique avaient aussi laissé un goût amer au Chef de l'Etat.
Depuis que Nicolas Sarkozy nomme lui-même les présidents de l'audiovisuel public, les suspicions de mainmise sur les choix éditoriaux et d'animateurs n'ont jamais été levés. Récent exemple en date, l'arrivée de Pierre Sled, un proche du président, à la direction de France 3. En décembre 2008, Audrey Pulvar s'était même exprimé sur ce sujet dans les colonnes du Nouvel Observateur : « Je crains, et nous craignons que l'indépendance de ce président ne soit légèrement contrainte... Je crois Nicolas Sarkozy assez fin pour désigner, au moins tout de suite, une personnalité incontestatble, voire une personnalité notoirement "de gauche", afin de couper court aux critiques. Il faudrait cependant quelqu'un d'assez courageux pour faire ses propres choix de gouvernance ».
Sa relation désormais officielle avec Arnaud Montebourg, candidat à la primaire socialiste, n'a sans doute pas arrangé les choses. C'est précisément pour cette raison qu'elle avait été suspendue de l'antenne d'i>TELE en novembre dernier. Un retrait prématuré et injustifié pour une bonne partie de la profession et de la classe politique. Même les Français avaient désavoué ce choix à l'époque, 59% d'entre eux estimant la décision prise par la direction de Canal « injustifiée » selon un sondage du JDD.