Après avoir été évincée de France Télévisions et de Radio France, Audrey Pulvar a créé la surprise vendredi dernier en annonçant qu'elle avait décroché le poste de directrice de la rédaction des Inrockuptibles, succédant ainsi à Bernard Zekri, à la tête du magazine depuis trois ans. Alors que des problématiques déontologiques avaient poussé le patron de France 2 à ne pas la reconduire sur le plateau de Laurent Ruquier, en raison de sa relation avec le ministre Arnaud Montebourg, Audrey Pulvar subit les mêmes critiques de la part de nombreux titres de presse, à l'instar de Voici et Télérama qui raillent la victoire du "journalisme people".
Dans une interview vidéo accordée à l'AFP, Audrey Pulvar a tenu à rappeler l'importance de la neutralité des Inrockuptibles au risque de compromettre la survie du journal. "J'ai dit aux journalistes et à l'ensemble du personnel présent qu'il était hors de question que les Inrockuptibles deviennent ni une annexe ni une chambre d'écho ni un organe du Parti socialiste, du gouvernement ou du chef de l'Etat", promet-elle.
"Je ne crois pas que l'on puisse me reprocher dans ma carrière d'avoir été la voix de son maître, entre guillemets. Si jamais je faisais de ce journal un organe de propagande, la conséquence serait à mon avis directe sur les ventes, et la conséquence sur ma place à la tête de ce journal serait encore plus rapide", ajoute-t-elle.
Audrey Pulvar n'exclut pas cependant de consacrer quelques unes à la vie politique française, de plus en plus privilégiées depuis le lancement de la nouvelle formule du magazine. "Il est évident que si le service politique propose une enquête sur Arnaud Montebourg, qu'elle soit positive ou pas, j'entendrais leur proposition et si cette proposition se justifie, elle sera retenue", assure la journaliste.