Si Colonel Reyel a sans doute signé un tube cet été avec son "Aurélie", la chanson a aussi interpellé par ses paroles. Dans cette chanson, le rappeur raconte le destin d'une jeune lycéen qui, enceinte, choisit de garder son enfant malgré les difficultés et le désaccord de sa famille. "Mettre au monde un enfant ne devrait pas être puni / C'est la plus belle chose qui soit et si tu le nies / C'est que tu n'as rien compris" chante l'artiste dont le titre a rapidement été interprêté comme un hymne anti-avortement.
Une chanteuse a aujourd'hui décidé de lui répondre. Jeanne Cherhal a ainsi publié sur internet un titre inédit intitulé "Colonel, j'ai 16 ans". Elle semble pointer du doigt l'irresponsabilité du chanteur qui, selon elle, adresse un mauvais message à un public en difficulté.
"Colonel, j'ai 16 ans, et je suis devenue maman / Concernant mon enfant, j'ai suivi ton enseignement / Colonel, colonel, tu me l'as faite à l'envers / Toi, tu ramasses l'oseille. Et moi, je me retrouve le cul par terre" chante Jeanne Cherhal. Egalement dans le titre, elle écrit : "Toi qui chante pour les adolescentes / Colonel tu es mon ami et j'ai même pas le RMI / Alors maintenant mon héros, tu me files tes euros".
"Je ne suis pas contre l'avortement. Il est un droit fondamental à la femme depuis des années en France et dans certains cas il est nécessaire, y'a pas d'hésitation à avoir là-dessus, c'est un fait établit. Ce que j'essaie d'évoquer dans l'histoire, c'est que ça reste avant tout un choix personnel. C'est à la jeune fille de juger si elle est apte à donner la vie ou pas, tout simplement. Et dans le cas d'Aurélie, elle se sent prête, il faut donc la soutenir plutôt que de la brimer" s'était déjà expliqué Colonel Reyel dans un entretien accordé à Pure Charts.
C'est le quotidien Libération qui s'était le premier ému de la diffusion massive de ce titre : "Votre fille de 12 ans écoute depuis avril un manifeste pro-vie, et cela n'a l'air de déranger personne. Ni la chaîne NRJ 12, ni Skyrock, qui le diffusent en boucle" s'était étonné le quotidien.