En boucle depuis cette nuit sur l'intervention du RAID à Toulouse, les chaînes d'information ont lancé une véritable chasse au scoop et aux témoignages exclusifs. Au gré des déclarations du ministre de l'Intérieur Claude Guéant et des informations recueillies sur place par leurs envoyés spéciaux, elles proposent des éditions spéciales depuis plus de dix heures. A 14h17, tout semble basculer quand BFM TV annonce l'arrestation du présumé coupable, Mohamed Merah. "Selon Rachid M'barki, le suspect aurait été arrêté" annonce la présentatrice, citant un journaliste de la chaîne. L'information "qui reste à confirmer" apparaît immédiatement dans le bandeau déroulant... à l'indicatif. "Opération en cours" devient alors "Le suspect arrêté." A 14h21, un envoyé spécial d'i>TELE cite deux sources "distinctes" annonçant l'interpellation de l'individu. Trois minutes plus tard, la précaution prévaut et seul "un contact physique" est évoqué.
L'information est aussitôt relayée par d'autres médias comme Le Point et reprise en boucle sur les réseaux sociaux. "Les informations que j'ai sont très succintes, tout est terminé apparemment" indique par téléphone Rachid M'barki sur BFM TV. A 14h35, France 3 annonce à son tour que le suspect s'est "rendu aux forces de l'ordre, sans arme, sans violence et sans aucune condition." Mais quelques minutes plus tard, LCI dément, citant une source proche de la DCRI, Direction centrale du Renseignement intérieur. Claude Guéant assure à son tour aux médias que le tueur de Toulouse et Montauban n'a toujours pas été arrêté. BFM TV dément alors sa propre information, citant le ministre de l'Intérieur.
L'information délivrée par BFM TV a toujours été donnée au conditionnel à l'antenne. En revanche, le bandeau déroulant a, pendant plusieurs minutes, annoncé par l'affirmative cette arrestation. D'autres reporters de la chaîne présents sur place ont dû venir démentir en direct les informations de Rachid M'barki.
Une grande confusion semble toujours règner sur place où "les journalistes s'informent auprès de la police qui répercute des informations entendues à la radio sans les confirmer" note sur son compte Twitter Soren Seelow, journaliste pour LeMonde.fr. Selon lui, l'annonce erronée de cette arrestation pourrait venir des syndicats de police présents sur place, Unité et UNSA, qui délivrent en permanence des informations aux nombreux médias. Cette erreur pourrait valoir aux chaînes concernées une mise en demeure par le CSA, pour "manquements à l'exigence d'honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information."