"Le Zapping" ne reviendra pas. Lors de sa conférence de rentrée, qui se tient ce lundi midi au siège de Vivendi, Canal+ a annoncé la fin de la pastille quotidienne qui revenait sur la télévision des dernières 24 heures, après 27 ans d'existence. Gérald-Brice Viret, directeur général des antennes du groupe, a estimé qu'il n'y avait "pas de sens de faire la promotion des chaînes gratuites sur une chaine cryptée" et que la plupart des chaînes proposaient elles même leur version du "Zapping".
La disparition du "Zapping" était pressentie depuis son absence des grilles d'été - ce qui n'était pas arrivé depuis 1994. Surtout, ce choix intervient après une année de vives tensions entre les équipes de la pastille et la direction du groupe Canal+ ainsi que son actionnaire principal, Vincent Bolloré. Tout a commencé en octobre dernier quand "Le Zapping" a diffusé de nombreux extraits d'une enquête de "Pièces à conviction" sur France 3 sur le Crédit mutuel, enquête qui devait au préalable être diffusée dans "Spécial investigation" sur la chaîne cryptée et qui a été censurée.
Depuis cette affaire, le bras de fer s'est durci. Régulièrement, l'équipe de Patrick Menais s'est ainsi payé Cyril Hanouna, l'animateur star de D8, et surtout Vincent Bolloré himself, en lui consacrant l'intégralité d'un "Zapping" en avril dernier au numéro de "Complément d'enquête" diffusé sur France 2 la veille. Fin mai, LesJours.fr révélaient que Patrick Menais, patron du "Zapping" et quatre de ses salariés, s'étaient présentés sur la liste CGT pour les élections professionnelles. Tous ont été élus, les rendant quasi-invirables pendant six mois, protégés par le droit du travail. Mais cela n'a donc pas empêché Canal+ de zapper "Le Zapping"...