Universal Music brille, Canal+ boîte. Vivendi, le groupe de médias et de divertissement contrôlé par Vincent Bolloré, vient de publier ses résultats financiers pour le premier semestre. Grâce aux excellentes performances d'Universal, le groupe affiche un chiffre d'affaires en progression de 7,8% sur les huit premiers mois de l'année. Un résultat qui a fait bondir le titre en bourse ce matin et qui est imputable à l'excellente santé d'Universal Music Group dont le chiffre d'affaires a bondi de plus de 15%, grâce aux surperformances du streaming, tiré vers le haut par le carton historique du tube "Despacito".
Du côté de Canal+, les résultats restent peu réjouissants même si les perspectives tendent à s'améliorer. À fin juin, la base classique d'abonnés directs à Canal+ s'est ainsi affaissée sous la barre des 5 millions. Le groupe dirigé par Vincent Bolloré ayant laissé filé quelque 156.000 abonnés directs au deuxième trimestre. Pour rappel, en juin 2016, Canal+ trônait encore sur un socle de 5,45 millions d'abonnés. Un an plus tôt, elle en comptait plus de 6 millions.
Grâce aux accords commerciaux noués avec Orange et Free en novembre dernier, la filiale de TV payante affiche un solde supplémentaire de 3 millions d'abonnés individuels. Si ceux-ci permettent à Canal+ d'afficher une hausse en trompe l'oeil de son nombre global d'abonnés, ils ne rapportent quasiment pas un sou à Canal+. Quant aux abonnés à l'international, ils pèsent pour 6,03 millions, un chiffre en légère hausse sur un an mais en relative stagnation par rapport au premier trimestre.
La décroissance du parc d'abonnés directs continue de plomber les comptes de Canal+. Au premier semestre, le chiffre d'affaires de l'activité en TV payante recule de 5,3%. Cité par Les Échos, Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, estime toutefois que "le redressement (des activités en TV payante) est bien enclenché", prédisant notamment que "la baisse du taux de désabonnement devrait accélérer" grâce à ses souscriptions plus longues. Par ailleurs, en août, Canal+ a enregistré un doublement de ses recrutements d'abonnés par rapport à l'an dernier lié à un intérêt accru pour la Ligue 1.
Par ailleurs, les recettes publicitaires des chaînes gratuites du groupe Canal+, à savoir C8, CStar et CNews, sont également en baisse, sans que l'on en connaisse les proportions exactes. La faute à la conjoncture selon la direction de Vivendi qui cite "la perte de revenus de C8" liée à la fuite des annonceurs puis à la sanction imposée par le CSA en juin dernier. Celui-ci avait imposé à la huitième chaîne de suspendre les écrans publicitaires dans "Touche pas à mon poste" pendant une durée de trois semaines suite à un canular jugé homophobe. Une sanction lourde qui aurait coûté plusieurs millions d'euros à la chaîne.