Essai raté pour Laurent Lafitte. Hier soir, le pensionnaire de la Comédie-Française a présenté la cérémonie d'ouverture du festival de Cannes. Mais les critiques ont été mitigées et les audiences très décevantes. En effet, avec seulement 884.000 téléspectateurs et 4,4% de parts de marché sur l'ensemble du public, la cérémonie a enregistré sa plus mauvaise audience depuis 2002. Et dans la salle, celle-ci n'a pas non plus fait l'unanimité, à commencer par Woody Allen.
Interrogé par des journalistes, notamment par le magazine spécialisé Variety, le réalisateur qui présentait "Café Society" dans la foulée estime que la cérémonie a duré trop longtemps. "Ce qui m'a ennuyé, c'est la durée de la cérémonie avant le film. Je suis assis. Je sais que j'ai un film qui dure 1h30, j'aimerais que la cérémonie d'ouverture dure 20 minutes, une demi-heure au maximum. Vous ne voulez pas passer une heure sur la cérémonie, faire une pause de quinze minutes puis qu'on vous demande de vous asseoir", s'est-il plaint. Selon le réalisateur, avec un tel dispositif, "quand arrive la fin du film, vous êtes nerveux sur votre siège". "Pour moi, c'est l'erreur de la cérémonie. Elle dure trop longtemps. Raccourcissez-la", a-t-il estimé.
La blague sur Roman Polanski ? "Il en faut plus pour me choquer"
Néanmoins, à l'inverse d'Emmanuelle Seigner, Woody Allen n'a pas été choqué par la blague de Laurent Lafitte, en référence aux accusations de viol à l'encontre de Roman Polanski. "Ces dernières années, vous avez beaucoup tourné en Europe alors que vous n'êtes même pas condamné pour viol aux Etats-Unis", a lancé hier soir le maître de cérémonie au président du jury, avant d'être taxé de "gros blaireau" par l'épouse de Roman Polanski.
"Je suis complètement d'accord pour que les comédiens fassent les blagues qu'ils veulent. Je ne suis pas une personne qui juge les autres ou une personne qui censure les blagues. Je suis moi-même un comique et je pense qu'ils devraient être libre de faire les blagues qu'ils souhaitent", explique-t-il. Par ailleurs, Woody Allen estime qu'"il en faut plus pour (le) choquer".
