M6 n'aura pas tardé à répondre à "Télérama". Mardi, l'hebdomadaire publiait sur son site internet une enquête accablante pointant du doigt un climat social se dégradant "dangereusement" au sein du groupe M6. L'hebdomadaire décrivait ainsi un groupe dans lequel les démissions se multiplieraient et où un nombre grandissant de salariés seraient proches du burn-out. "Les indicateurs psycho-sociaux (...) virent au rouge" écrivait notamment notre consoeur.
"Télérama" expliquait ainsi que la situation s'était particulièrement dégradée ces deux dernières années du fait des difficultés de M6. "Logiquement, la chaîne a resserré les boulons – départs non remplacés, rythmes de tournage intensifiés, équipes réduites, objectifs des commerciaux renforcés. Dans nombre de services, des personnes occupent deux, voire trois postes", racontait ainsi "Télérama", évoquant pêle-mêle une enquête en cours "de l'inspection du travail, une autre de la sécurité sociale, une encore du parquet (...) des procédures aux prud'hommes et une au pénal".
Dès le lendemain de la publication de cette enquête, le groupe M6 a demandé un droit de réponse à l'hebdomadaire, que puremedias.com s'est procuré. Dans ce dernier, M6 souhaite répondre par des "faits" à "certaines insatisfactions" évoquées par "Télérama" ne reflétant selon elle "en aucune façon la réalité de l'entreprise". A propos du climat social régnant au sein du groupe, M6 explique ainsi confier tous les deux ans la réalisation d'une enquête à un "organisme indépendant et reconnu" (Great Place to Work). Une étude déjà évoquée et critiquée par "Télérama" dans son papier.
Concernant cette étude, le groupe de Nicolas de Tavernost tient à préciser que, contrairement à ce que l'hebdomadaire affirmait dans son article, l'édition 2013 de l'enquête "Great Place to Work" avait eu lieu "avant le départ en vacances de l'essentiel des collaborateurs" et avait démontré "la satisfaction générale de la grande majorité des collaborateurs du groupe". Et M6 d'expliquer : "Contrairement aux informations communiquées dans l'article en question, l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée est jugé positif à 61 %, en croissance de 11 points par rapport à l'enquête précédente réalisée en 2011".
Dans son droit de réponse, M6 s'enorgueillit aussi d'avoir une politique sociale "parmi les meilleures du secteur". La chaîne cite ainsi "une rémunération moyenne annuelle de ses collaborateurs s'élevant à 55.100 euros" et même à 69.800 euros chez ses journalistes, une profession dont la détresse était particulièrement évoquée dans l'article de "Télérama". Le groupe évoque aussi dans son texte les 53 jours annuels de congés et RTT mais aussi les 11,1 années d'ancienneté moyenne de ces mêmes journalistes. Une dernière donnée qui marque, selon la chaîne, leur "attachement au groupe et à son développement". M6 souligne enfin que le taux d'absentéisme de ses salariés est en baisse, passant de 3,71 % en 2011 à 3,04 % en 2013. Un chiffre "ne traduisant pas une dégradation générale mais plutôt une motivation générale", estime la chaîne.
Dans un mail interne destiné à l'ensemble de ses salariés que puremedias.com s'est également procuré, Christophe Foglio, directeur des Ressources Humaines du groupe M6, s'est montré plus offensif. Il a ainsi dénoncé des "articles de presse malveillants" cherchant à "donner une image négative du groupe". Outre l'article de Télérama, M6 a également été l'objet mercredi d'un autre papier assassin, signé Le Canard Enchaîné cette fois.
Dans son courrier aux salariés du groupe, Christophe Foglio a ainsi pointé du doigt les "amalgames, les inexactitudes et les contrevérités publiées" qui cherchent selon lui à "nuire au groupe en s'appuyant sur les insatisfactions de quelques collaborateurs isolés". "Ne nous laissons pas impressionner par de tels propos qui portent préjudice à l'engagement de chacun au sein du groupe" a-t-il conclu.