Avec "Touche pas à mon poste", Cyril Hanouna est à la tête d'un des plus grands succès de la TNT, avec des audiences comparables à certaines deuxièmes parties de soirée des "grandes" chaînes. Primé à trois reprises aux "TV Notes", dans les catégories "Animateur de la saison", "Divertissement de la saison" et "Programme TNT de la saison", l'animateur producteur nous confie sa joie et son arrivée dans le groupe Canal+...
Propos recueillis par Julien Lalande et Joël Métreau (20 Minutes)
Puremedias.com : C'est un peu la razzia pour vous ces TV Notes. Vous avez gagné dans chaque catégorie où vous étiez cité. L'opération repose en plus sur un matelas de votes assez confortable, presque 350.000...
Cyril Hanouna : Oui, c'est la consécration ! Vraiment, je suis super heureux. Je pense que notre grosse communauté sur le net n'est pas étrangère à ce succès. On est la première émission qui a d'abord cartonné sur les réseaux sociaux avant de marcher en audiences à la télé. On a tout de suite vu qu'il se passait quelque chose sur les réseaux sociaux avec cette émission : au début, on avait plus de fans sur nos réseaux sociaux que de téléspectateurs ! Et il y a eu un basculement des audiences. Cette saison, la moyenne est à 580.000 téléspectateurs, soit une progression de 211% par rapport au lancement. On avait un peu l'effet théâtre : on démarre avec 10 personnes dans la salle, puis ces 10 personnes parlent à 10 autres personnes, etc.
Le succès de l'émission, c'est aussi sa bande, que certains comparent à la "Bande à Ruquier".
Quand j'ai fait l'émission, j'étais allé voir Bruno Gaston - qui était le directeur des programmes de France 4 à l'époque - et je lui ai dit "Bruno, tu vois, il y a Bouvard, Ruquier, je reste persuadé qu'il manque une bande un peu plus jeune aujourd'hui". Malgré ses réticences, il m'a commandé huit émissions. J'ai fait un méga-casting, j'ai vu genre 50 personnes dans la journée. Je me suis dit "je vais mettre untel avec untel, untel avec untel". Et il y a eu une magie : ils sont tous devenus super potes. En cette fin de saison, j'ai été sollicité par plusieurs chaînes. J'ai réfléchi aux propositions avec comme priorité la maintien de cette bande. Je voulais absolument la conserver.
La saison prochaine, on va vous voir d'avantage puisque vous serez en quotidienne. Mais à quelle heure ? 19h comme on le dit ?
Je ne sais pas encore à quelle heure on sera, je ne sais pas encore quand on va démarrer... Mais je suis prêt à relever le défi. On est tous prêts à relever le défi. On commence déjà à travailler sur l'émission, j'ai plein d'idées et surtout, je ressens beaucoup d'attente des téléspectateurs. Après, comme je dis souvent, personne n'est indispensable. Si demain, on n'est plus à l'antenne, les gens ne vont pas sortir dans la rue pour dire "Où est Hanouna ? Où est Touche pas à mon poste ?", ils passeront à autre chose et ils auront raison. En tout cas, on a très envie de ne pas les décevoir et on va essayer de faire évoluer l'émission pour qu'elle soit encore meilleure. Ca sera toujours dans un modèle de bande, sur l'actu, avec des images, avec des jeux... Il y aura davantage de public et j'espère qu'on passera assez vite au direct. J'en ai très envie.
Vous parlerez toujours uniquement de la télé ?
On va s'ouvrir à de nouvelles thématiques. Parce que la télé, en quotidienne, c'est dur de tenir. On va donc un peu s'ouvrir à l'actu. On sera peut-être dans l'actu politique, mais on va la traiter à notre façon. Par exemple, on serait revenu sur le fameux tweet de Valérie Trierweiler. J'aurais ouvert l'émission avec ça, on aurait remontré les images où Bernadette Chirac surprend Jacques Chirac en train de regarder cette fameuse politique blonde. On traitera de l'actu mais en passant par une petite analyse télé. Je pense qu'on aura du grain à moudre tous les jours.
La marque "Touche pas à mon poste" va-t-elle rester ?
On ne sait pas encore. On est en train d'y réfléchir. En tout cas, la bande reste.
Est-ce que la bande va accueillir de nouveaux membres ?
Il va y avoir à peu près 25 personnes qui vont tourner mais on va retrouver bien sûr le noyau dur qui sera là. La première chose que j'ai voulu faire, c'est sécuriser ceux qui sont déjà là. Mais à chaque fois que je fais rentrer quelqu'un, j'appelle les autres pour connaître leur avis. Vous allez voir, il va y avoir un éventail de gens...
Est-ce que vous pouvez nous donner un ou deux noms ?
Je savais qu'il allait me faire ça ! (Rires). Je ne peux pas, ce n'est pas encore signé. Il y en a juste un avec qui c'est signé, c'est Camille Combal. Il nous fera une chronique quotidienne. Pour les autres, je travaille sur des nouveaux talents ou des anciennes gloires de la télévision des années 80...
Jean-Luc Lahaye ? (NDLR : référence à un échange tendu entre Enora et Jean-Luc Lahaye)
(Rires) Non, Jean-Luc Lahaye, j'ai appelé Enora, elle m'a dit "Jamais Jean-Luc Lahaye !". Je ne l'ai même pas appelé ! (Rires) Jean-Luc Lahaye, je pense qu'on en aurait fait qu'une et que ça aurait été une catastrophe.
On a beaucoup parlé de la nouvelle version de votre émission, mais pas du nouveau diffuseur...
Alors on ne sait pas encore à quelle heure, si on sera en access ou si on sera en pré-access. Ce qui est sûr aujourd'hui, je reprends la phrase de Rodolphe Belmer (le numéro 2 de Canal+, NDLR), si Canal+ est autorisée à racheter Direct 8, on sera en quotidienne sur Direct 8 la saison prochaine.
En fait, vous avez signé pour deux ans avec le groupe Canal+ qui va négocier cet été le rachat de Direct 8 avec l'Autorité de la concurrence.
Oui, on part sur deux ans. Après, j'espère qu'on restera plus longtemps. Je suis resté cinq ans à France Télé, cinq ans à RTL. Huit ans avec ma femme, ça va, elle a passé les cinq ans (Rires) Plus sérieusement, j'ai signé avec le groupe Canal, je ne suis pas encore sur Direct 8 !
On a lu beaucoup de versions différentes dans la presse sur votre transfert dans le groupe Canal+. Est-ce que, comme le laisse entendre France Télévisions, vous êtes parti pour un gros chèque ?
Non. Alors là, j'ai presque envie de vous montrer les deux contrats qu'on m'avait proposés, c'est du simple au double en faveur de France Télévisions. J'avais beaucoup plus de choses sur France Télévisions que dans le groupe Canal. Ce qui m'a plu, c'est le projet, la clarté du projet et puis la confiance que m'ont fait les dirigeants de Canal. Si j'avais privilégié le chéquier, je serais resté sur France Télévisions. Je prends plus un risque en partant mais voilà, j'ai envie de relever le challenge. J'ai 37 ans, je n'avais pas envie de rater cette aventure.
Il était question à un moment de spéciales en prime time sur France 4. Est-ce que c'est quelque chose que l'on pourrait retrouver sur Direct 8, avec la bande historique par exemple ?
Ouais, très possible. J'en ai envie ! On ne pourra pas le faire mais je sais qu'il y a "Les Seigneurs" qui sort au cinéma en septembre, j'aurais adoré faire une spéciale avec toute l'équipe du film.
Est-ce que vous avez d'autres envies en matière de télévision, d'émissions que vous voulez présenter ? Il paraît que vous avez écrit des projets que vous aviez soumis à France 4.
J'ai déjà des projets, notamment en matière d'émissions de variétés. Je pense que le genre peut être renouvelé. J'avais un projet d'émission très interactive aussi, mais je vais me servir de ces idées pour les intégrer à "Touche pas à mon poste" parce que je veux faire évoluer l'émission vers davantage d'interaction avec les téléspectateurs.
Vous avez ajouté une corde à votre arc cette année en étant à l'affiche de "La Vérité si je mens ! 3". Vous avez d'autres projets au cinéma ?
Acteur n'est pas mon métier. C'est ce que je dis à chaque fois : j'ai voulu être animateur depuis longtemps, et j'ai eu beaucoup de mal à ce qu'on me prenne au sérieux comme animateur. Aujourd'hui, j'ai pas envie de piquer la place de comédiens qui sont bien meilleurs que moi. En revanche, je suis sur l'écriture d'un film, une idée que j'ai eue avec un ami. Il sera peut-être tourné dans un an.