Les médias l'annonçaient perdant, Donald Trump les a fait mentir. Cette nuit, le candidat républicain a battu Hillary Clinton et est devenu le 45e président des Etats-Unis. Cette nouvelle a été annoncée comme un tremblement de terre médiatique à la télévision, comme dans la presse. Sur 200 médias américains, 194 soutenaient l'ancienne sénatrice de New York.
Ouvertement pour la candidate démocrate, le "New York Times" a fait son mea culpa ce mercredi, à travers un édito, assumant son "erreur de lecture" lors de cette campagne électorale. "Toute la technologie éblouissante, l'utilisation des bases de données et la modélisation sophistiquée que les rédactions américaines ont apportées pour l'analyse de la politique pendant cette élection présidentielle, n'ont pas permis aux journalistes d'être à nouveau derrière l'histoire, derrière le reste du pays", démarre l'article.
Le journal explique que "les médias ont raté ce qu'il se passait autour d'eux" et que "les chiffres n'étaient pas simplement un piètre guide pour la nuit électorale, ils étaient à mille lieues de ce qui se passait réellement". "Le raté de ce mardi soir était beaucoup plus qu'un échec dans le scrutin, c'était aussi l'échec de la compréhension de la colère bouillante d'une grande partie de l'électorat américain, qui se sent laissée de côté par une récupération sélective et trahie par des accords commerciaux qu'elle considère comme des menaces à ses emplois", poursuit le quotidien.
Dans la suite de son article, le "New York Times" avoue "n'avoir pas remis en question les sondages" qui confirmaient leur intuition que Donald Trump ne pouvait pas devenir président. De plus, le journal raconte avoir décrit les partisans du candidat comme "déconnectés de la réalité". "En fait, c'était l'inverse", ajoute le journal, précisant que selon lui, avant les résultats, Hillary Clinton avait 84% de chance de remporter l'élection.
"C'est une acceptation extraordinaire. Si les médias ne parviennent pas à présenter un scénario politique basé sur la réalité, alors ils ont échoué dans l'accomplissement de leur fonction la plus fondamentale", admet le "NYT", avant de conclure : "Selon l'avis des électeurs américains, le gouvernement était cassé, le système économique était cassé, et nous l'avons entendu si souvent, les médias étaient cassés. Eh bien, quelque chose est sûrement rompu. Il peut être réparé, mais il faut le faire une bonne fois pour toutes."