Vendra, vendra pas ? Alexandre Pugachev, propriétaire de France Soir, va-t-il lâcher son titre ? Au départ obstiné à le transformer en édition Web, il pourrait finalement s'intéresser aux offres d'éventuels repreneurs. Interrogé ce week-end dans "La Médiasphère" sur LCI, il a rangé son hostilité à la revente du titre . "S'il y a quelqu'un qui veut racheter le journal et le faire vivre en papier et s'il me dit pour un euro, moi il n'y a pas de problème" a-t-il expliqué.
Seule condition et pas des moindres, racheter les dettes du journal, qui s'élèvent aujourd'hui à 3 millions d'euros. Le quotidien, qui a été placé en procédure de sauvegarde pendant l'été, devrait fermer ses portes à la fin de l'année. Pour laisser place à une rédaction exclusivement dédiée au Web avec un important plan de licenciements à la clé : 89 emplois sur 127 supprimés. Cette nouvelle proposition d'Alexandre Pougachev ne ravit pourtant pas les syndicats, qui se sont déjà émus de sa sa volonté publique de voter pour Marine Le Pen à la présidentielle. "Cette nouvelle proposition, signe du sens inné de l'intérêt du titre et de ses personnels du patron de France Soir, survient alors que ce dernier proposait ces dernières semaines (...) de supprimer l'édition papier pour la remplacer par une édition web (...) On attend encore les réactions courroucées des patrons de presse et du gouvernement sur les derniers propos pro lepénistes de M. Pougatchev et sur sa désinvolture face au titre et à ses personnels" écrit la SNJ-CGT dans un communiqué.
France Soir trouvera-t-il repreneur ? Le temps est compté. Après de multiples relances et nouvelles formules, France Soir n'a jamais retrouvé la formule gagnante nécessaire à sa survie. Christiane Vulvert, l'ex-directrice générale, avait émis fin octobre le souhait de racheter le titre et mettre en place un plan pour le relancer. "Non" lui avait alors répondu la direction. Même si France Soir est au bord de la faillite aujourd'hui "il n'est pas à vendre, il y a déjà un plan pour le sauver" lui avait-on fait savoir. Christiane Vulvert, limogée il y a un an, proposait de maintenir la version papier en supprimant 30 postes, d'investir 10 millions d'euros tout en demandant à Alexandra Pugachev de régler les dettes du titre.