

L'article du Canard Enchaîné publié aujourd'hui est sans appel pour France Télévisions. Entre 2009 et 2010, le groupe audiovisuel public aurait déboursé plus de 22 millions d'euros pour s'offrir les services de cabinets de conseil privés.
L'ensemble des services de France Télévisions aurait eu recours à ces « cabinets privés et experts autoproclamés », dans des domaines aussi variés que la communication, le marketing, la stratégie, les relations publiques ou encore les ressources humaines. La direction générale aurait, par exemple, dépensé plus de 13 millions d'euros pour bénéficier de conseils sur la mise en place de l'entreprise commune ou la cession de la régie publicitaire du groupe. La direction du personnel a, quant à elle, eu recours à une quinzaine de prestataires pour un budget de 2,7 millions d'euros.
Dès le mois d'avril 2009, les organisations syndicales du groupe s'étaient investies d'une mission d'enquête sur ces contrats externes. Le SNPCA (Syndicat national des personnels de la communication et de l'audiovisuel) a d'ailleurs estimé que sur les cinq dernières années, le montant global de la facture pourrait s'élever à plus de 100 millions d'euros. Les délégués syndicaux ont longtemps tenté d'obtenir des informations sur l'identité de ces cabinets jusqu'à ce que Rémy Pflimlin, nouveau PDG de France Télévisions, accepte de délivrer les « grandes lignes budgétaires des missions » confiées à ces prestataires privés.
Ce document, que l'hebdomadaire satirique s'est procuré, révèle l'existence d'éventuels conflits d'intérêts à l'instar du cabinet Altedia, dirigé par Pierre Beretti dont l'épouse a été nommée directrice déléguée au dialogue social par Rémy Pflimlin peu de temps après une mission commandée à son cabinet. L'exemple de la société Dialogues, spécialisée en relations sociales, est également cité : Monsieur Maisonneuve, qui siège à son conseil d'administration, est également sous-directeur du personnel à France Télévisions.
Les délégués syndicaux du groupe sont bien déterminés à porter plainte au pénal pour prise illégale d'intérêts, complicité et recel de prise illégale d'intérêts.