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Le conseiller de N. Sarkozy va-t-il profiter de la vente de la régie de France Télévisions ?
Publié le 3 février 2010 à 11:02
Par Julien Lalande
L'homme d'affaires pour tirer avantage financier de conseils prodigués au Président.
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Après la suppression partielle de la publicité sur France Télévisions, le gouvernement a décidé de vendre la régie publicitaire du groupe audiovisuel public. Aujourd'hui, le conseil d'administration de France Télévisions devrait annoncer - sauf surprise - que c'est Stéphane Courbit, associé à Publicis, qui devrait être désigné comme repreneur de France Télévisions Publicité (FTP). Dans une longue enquête publiée ce matin, le site Mediapart révèle que cette transaction, si elle était bien validée, serait « entachée d'une grave irrégularité ». Explications.

Le point central de l'enquête est le rôle joué par Alain Minc, à la fois conseiller (et ami) de Nicolas Sarkozy et de Stéphane Courbit. Mediapart l'accuse de conflit d'intérêts. Celui qui aurait conseillé au Président la suppression de la pub sur France Télévisions « pourrait, en bout de course, tirer un avantage financier des conseils qu'il a prodigués à Nicolas Sarkozy ». Car le site est parvenu à démontrer qu'Alain Minc est actionnaire de la holding personnelle de Stéphane Courbit, Financière Lov, « pour un montant équivalent à près de 3% du capital ».

Alain Minc aurait en effet bénéficié de l'octroi d'actions gratuites et d'un contrat de travail par l'ancien dirigeant d'Endemol France. On notera que les deux intéressés n'ont pas souhaité répondre aux questions de Mediapart. Stéphane Courbit a juste reconnu qu'un « accord » les unissait.

Enfin, le site indique qu'Alain Minc aurait également conseillé le Chef de l'Etat dans le dossier de la libéralisation du marché des jeux en ligne. « Alain Minc a beaucoup plaidé auprès du ministère des finances et de Nicolas Sarkozy en faveur de l'accélération de cette réforme », écrit Mediapart. Et, sur cet autre marché, Stéphane Courbit est présent. « Financière Lov postule à être l'un des acteurs privés importants de ce nouvel eldorado financier qui se profile. Ce devrait donc être une formidable affaire pour Stéphane Courbit. Et, en proportion de ses parts, tout autant pour Alain Minc lui-même », conclut Mediapart.

Mise à jour 5 février : Interrogé par Le Point, Alain Minc confirme être bien actionnaire à hauteur de 3% du capital de la société Financière Lov. En revanche, il indique que ce n'est pas cette société qui s'est portée candidate au rachat de la régie de France Télévisions, mais Lov Group, détenue à 100% par Stéphane Courbit, affirme-t-il.

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