Silencieux depuis quelques semaines sur l'affaire d'espionnage qui touche France 24, Frédéric Mitterrand a été interrogé à ce sujet dans Dimanche + ce midi sur Canal. « La fin de la récré, je l'ai sonnée déjà à deux reprises. Vous savez, quand des enfants se disputent, c'est très difficile de les séparer » a-t-il expliqué à Anne-Sophie Lapix.
« Mais on va sonner définitivement la fin de la récréation dans les jours qui viennent (...) C'est très compliqué l'histoire de France 24. On a une chaîne de télévision avec des journalistes remarquables, on a un bilan très positif sur les 15 premiers mois (...) Les problèmes financiers, ça se règle. Il y a des journalistes qui refusent de travailler avec Christine Ockrent, d'autres avec le président de la chaîne » a-t-il précisé. Le ministre attend le conseil d'administration, qui devrait se tenir dans quelques jours, avant de prendre une décision.
« Le conseil va certainement prendre une décision assez nette sur cette dispute. Et c'est à partir de ce moment là, sortant du climat passionnel que j'ai essayé de résoudre, qu'ayant un socle juridictionnel solide, je pourrai intervenir » a expliqué Frédéric Mitterrand à Anne-Sophie Lapix. Appelé par les syndicats à prendre une décision sur le départ de Christine Ockrent, il a tranché : « Je n'ai pas à décider à la place du CA sur l'orientation qu'il souhaite donner à cette entreprise ».
Lynchage
Frédéric Mitterrand s'est aussi exprimé sur le cas personnel de la compagne de Bernard Kouchner, attaquée aujourd'hui de toutes parts. « Je parle toujours avec Christine Ockrent. Je déteste les lynchages ! Et il y a une atmosphère de lynchage. Je déteste les intrigues, le climat parisien. J'ai déjà travaillé avec elle, c'est quelqu'un de rude, pas du tout quelqu'un de pervers ou de méchant, je n'aime pas les attaques personnelles à son sujet » a-t-il expliqué.
Grève illimitée
Vendredi, les syndicats CFDT, CFE-CGC et CFTC ont déposé un préavis de grève à durée illimitée à compter du jeudi 13 janvier à France 24. Objectif : protester contre « le silence des autorités de tutelle », après la motion de défiance des salariés envers Christine Ockrent. « Quelles sont les raisons qui poussent les autorités de tutelle à maintenir en poste un cadre supérieur désavoué par 85% des salariés et par tous ses directeurs ? (...) L'Etat aurait-il passé un arrangement politique avec l'ex-ministre des Affaires Etrangères (Bernard Kouchner) au détriment des salariés de France 24 et des autres filiales de l'AEF ? » s'interroge le syndicat CFDT, majoritaire à France 24. La CFTC vise directement l'ex-journaliste de France 3 estimant que « ce vote exprimait un ras-le-bol général de la gestion de Madame Ockrent ».
Ockrent refuse de partir
Invités à s'exprimer sur le sort de la numéro 2 de l'AEF, les employés de France 24 ont approuvé en décembre à 85% une motion de défiance à son égard. Sur les 307 salariés qui se sont prononcés, 261 personnes n'ont pas accordé leur confiance à Christine Ockrent. « J'ai le plus grand respect pour les assemblées générales mais ce ne sont pas elles qui décident de la marche de l'entreprise et encore moins de la nomination ou de la destitution des responsables » avait-elle réagi.