François Ruffin s'en prend à "Libération". Dans un billet publié aujourd'hui sur le site de son journal Fakir, le réalisateur du film "Merci patron !" s'en prend au quotidien qui vient de publier aujourd'hui une double page d'entretien avec lui. Selon François Ruffin, le journal a en effet "caviardé" plusieurs passages de l'interview critiquant Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du journal, et Laurent Joffrin, co-directeur de la rédaction.
"Y a dans 'Libération', ce lundi matin, une double page d'entretien avec ma pomme. Au cours de nos échanges avec les journalistes, j'avais taclé régulièrement Laurent Joffrin, le directeur de 'Libération', et surtout Patrick Drahi, l'actionnaire principal, patron de SFR, 'L'Express', BFM, etc. Rien n'en a été retenu", dénonce François Ruffin.
Un peu plus loin, le journaliste, adepte des coups d'éclat, reconnaît cependant avoir validé la "censure" qu'il dénonce. Il affirme en effet avoir procédé à la relecture de son interview avant sa publication et accepté qu'elle paraisse sans les passages en question. "Je comprends cette censure/autocensure. Ayant relu l'interviou, je l'ai d'ailleurs acceptée. C'est une règle du jeu médiatique, qu'on peut néanmoins dénoncer : l'impossibilité de critiquer les patrons de presse dans la presse", résume François Ruffin, l'un des animateurs de "Nuit debout".
Contacté par puremedias.com, le co-directeur de la rédaction de "Libération", Johan Hufnagel nie pour sa part toute "censure". Il confirme que les deux journalistes ayant réalisé cette interview d'une heure, forcément raccourcie en version papier, n'ont pas intégré les passages évoqués par François Ruffin "en accord" avec ce dernier. François Ruffin a en effet validé cette décision dans un mail après avoir exigé de relire son interview avant sa publication.
"François Ruffin est libre de penser ce qu'il veut mais le papier avait un angle précis (la campagne contre le PS lancée par François Ruffin, ndlr) et cela n'y rentrait pas. On ne faisait pas un débat sur Laurent Joffrin ou Patrick Drahi", explique Johan Hufnagel. Ce dernier tient d'ailleurs à souligner que "la rédaction de 'Libération' est entièrement libre". Et de citer en exemple l'évocation récente dans les colonnes du journal du nom de Patrick Drahi lors du traitement du scandale des "Panama Papers".
Mise à jour 16h35 : L'un des deux journalistes ayant réalisé l'entretien s'explique sur le site de Libération.