Leur duel est surexposé. Le 10 juin prochain, parmi les 14 candidats de la 11ème circonscription du Pas-de-Calais, Jean-Luc Mélenchon affronte Marine Le Pen. Une guerre qui agite les médias, tant ces deux-là se sont accrochés durant la campagne présidentielle. On se rappelle notamment de leur "échange" sur le plateau de "Des Paroles et des Actes" en février dernier. Hier, dans un billet sur son blog où il tire sur tout le monde, Jean-Luc Mélenchon s'en est pris à deux titres de presse.
"Reste que le harcèlement de quelques mirmillons nous a déjà assez pourri la vie, comme pendant la présidentielle, pour que j'ai pris la décision, comme en pleine campagne présidentielle, de ne plus publier une bonne partie de mon agenda et m'éviter ainsi leur présence" débute le candidat du Front de Gauche. Et parmi ces "mirmillons", deux d'entre eux subissent toute la verve de Jean-Luc Mélenchon : "En tête du classement de ceux qui inventent la moitié de leurs informations en vue de recueillir l'autre moitié, les journaux proches du Front national du fait de leurs lecteurs : Le Parisien et L'Express".
Celui qui, d'après les sondages, pourrait battre Marine Le Pen sur ses propres terres reproche à un journaliste du Parisien d'avoir tweeté qu'il se cachait dans une voiture plutôt que d'affronter sa principale rivale. Selon lui, il était en réalité dans une usine placée en redressement judiciaire. "Pas un de ces grands Rouletabille n'a fait autre chose que de se monter sur les pieds dans les allées étroites du marché en piétinant les gens. Et de recopier les inventions de leur 'collègue' du Parisien, bon facho patenté qui ricane ensuite dans ses réponses à ceux qui l'interpellent sur ce curieux procédé" poursuit-il, ne lâchant rien.
"Naturellement toute cette prose n'a aucun impact local car personne ne la lit. Il s'agit juste de la campagne nationale de ces organes de presse. Ce qu'ils publient n'est pas destiné au public local mais à celui du reste de la France. C'est de cette façon qu'il faut l'analyser. Qu'ont-ils à vendre ? Le 'nouveau' Front national" termine Jean-Luc Mélenchon avant de s'en prendre à d'autres têtes politiques, qui le rapprochent du mouvement de Marine Le Pen.
Face à ces accusations, L'Express a décidé de réagir dans la soirée par le biais du blog d'Eric Mettout, rédacteur en chef du site internet du magazine. Dans ce post intitulé "Mélenchon et ses oripeaux de petit procureur stalinien", il fait un constat simple : "Jean-Luc Mélenchon et les médias, c'est définitivement pas ça". "Avec Mélenchon, quand il s'agit de la liberté de faire notre boulot, le pire est toujours sûr" poursuit-il, ajoutant que "Mélenchon a pris à partie le journaliste de L'Express qui le suit dans son périple législatif, le traitant publiquement de 'sale espion' et L'Express de 'journal fasciste'" tout en indiquant "Mélenchon a le verbe fleuri mais l'insulte pauvre".
La Société des Journalistes du magazine a également répondu dans un communiqué, où elle "condamne avec la plus grande fermeté la dernière agression verbale de Jean-Luc Mélenchon à l'encontre d'un membre de notre rédaction". "Dans une logorrhée nauséabonde, le candidat continue de lancer des invectives contre la presse en général et contre L'Express en particulier, à qui il reproche finalement d'être libre" peut-on lire dans ce communiqué. "(La rédaction de L'Express) n'a aucune leçon à recevoir de Monsieur Mélenchon" ajoute la Société des Journalistes qui envisage des suites judiciaires aux propos du leader du Front de Gauche.