Karim Rissouli remet à sa place Françoise Laborde. Dans un tweet publié le 15 janvier dernier, l'ancienne membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel avait accusé Karim Rissouli de mettre "systématiquement en avant" le voile islamique. "C'est lui qui avait déjà promu Lallab et autres", avait-elle ajouté, en référence à une association de femmes se désignant comme "musulmanes" et "féministes", et défendant le droit des femmes à porter le voile si elles le souhaitent. L'une des représentantes de cette association était intervenue dans "L'émission politique" de France 2 en janvier 2017, du temps où Karim Rissouli y officiait. Françoise Laborde avait mis en copie de son tweet Yannick Letranchant, le patron de l'information de France Télévisions.
Invité aujourd'hui de "L'instant M" de Sonia Devillers sur France Inter, Karim Rissouli a estimé que ce tweet était "un peu blessant" car cela touche à sa "personne" et à ce qu'il est "intimement". "Il y a un présupposé, que moi j'estime raciste. Si je m'appelais Thierry ou Jérôme, je pense qu'elle ne se dirait pas que quand ils prononcent le mot 'voile', ils défendent le port du voile. Le présupposé c'est qu'il y a un Arabe, qui s'appelle Karim, qui prononce le mot 'voile', et est donc pour le voile".
"Ce que je pourrais dire à Françoise Laborde, c'est qu'il va falloir qu'elle s'habitue. Sur les plateaux de télé, dans les radios françaises, il y aura de plus en plus d'animateurs qui s'appelleront Karim, Mohamed, Mamadou, Fatoumata... Il ne faut pas voir des islamistes partout et cela dit quelque chose sur l'état de tension dans notre société", a-t-il expliqué, concluant qu'il s'agissait d'une "attaque un peu basse".
Pour Karim Rissouli, Françoise Laborde fait partie d'une "armée numérique", celle du "printemps républicain", très active sur les réseaux sociaux, et qui pratique la "menace et l'intimidation". "Quand Françoise Laborde met Yannick Letranchant en copie, il y a une sorte de délation (...) C'est un des dérapages de l'époque, malheureusement", a conclu le journaliste de France 5.