Le théâtre privé se cherche de nouvelles sources de revenus. Confrontées à une baisse de fréquentation - notamment depuis les attentats de Paris - et ne bénéficiant pas de subventions, certaines salles privées s'apprêtent à céder aux sirènes de la publicité. Comme le rapporte le Télérama, dès la rentrée, dix-sept théâtres privés et trente-une salles proposeront des spots publicitaires avant le début des pièces et spectacles proposés.
À la manoeuvre de cette révolution copernicienne ? ODW, une agence de communication digitale qui s'est dotée d'une régie publicitaire. C'est elle qui a démarché les salles privées en leur proposant l'installation d'un écran superposé au rideau sur lequel seront diffusées bandes-annonces et publicités de marques premium. Les annonceurs, issus du secteur de la banque, du luxe ou encore de l'automobile espèrent en effet toucher le public à majorité CSP+ qui fréquente les salles de théâtre.
Pub et bandes-annonces sur le modèle du cinéma
Concrètement, sur le modèle de la publicité au cinéma, quatre spots publicitaires seront diffusés en alternance avec des bandes-annonces et extraits d'autres spectacles juste avant le lancement d'une pièce ou d'un spectacle. L'ensemble ne devra pas excéder quatre minutes et dix secondes. "Au cinéma, les bandes-annonces donnent souvent envie d'aller voir un film : imaginez l'intérêt d'un tel relais dans un théâtre (...) où l'on peut jouer entre 20 et 25 spectacles par semaine !" s'enthousiasme notamment Karine Marchi, directrice du théâtre parisien des Feux de la rampe auprès de Télérama.
Même son de cloche du côté de Philippe Delmas, directeur de l'Apollo Théâtre à Paris qui se réjouit dans "Les Échos" de "toucher directement (son) coeur de cible pour l'inciter à venir voir d'autres pièces et d'autres artistes". Pour l'heure, seuls des théâtres de boulevard de taille petite à modeste ont accepté de tester le dispositif. La régie ODW assure être en discussions avec une vingtaine d'autres établissements privés, situés à Paris et en province. Un accueil favorable du dispositif dans les premières salles testées pourrait rapidement conduire à une généralisation de celui-ci dans les théâtres privés.
