La nouvelle équipe dirigeante de Radio France a décidé de revoir de fond en comble la grille de la station phare du groupe public. Alors que beaucoup d'informations sont sorties sur les nouveaux venus, Laurence Bloch, la nouvelle patronne de France Inter, fait le point sur la rentrée pour puremedias.com.
Propos recueillis par Benoît Daragon.
puremedias.com : La matinée a été marquée par la dernière de "Comme on nous parle" de Pascale Clark qui sera le soir à la rentrée. Qui va-t-on entendre à sa place à la rentrée ?
Laurence Bloch : On entendra une émission de même nature qui parlera de culture, de toutes les cultures et des bruits de notre époque. Elle sera présentée par une nouvelle personnalité : Augustin Trapenard ! Il proposera chaque matin une grande interview, profonde et drôle. Il y aura une séquence sur les médias qui sera présentée par une deuxième personnalité qui n'a pas encore été choisie. Ce nouveau rendez-vous sera à l'image de France Inter : savant et populaire, léger et accrocheur.
Même si Patrick Cohen reste en poste de 7h à 9h, la matinée va donc fortement évoluer avec l'arrivée de Nagui en fin de matinée.
La structure de la matinée va rester la même avec Patrick Cohen, le "Service public" de Guillaume Erner, le "Jeu des 1000 euros" et le journal de 13 heures. Nous sommes ravis que Nagui, passionné de radio, nous rejoigne pour reprendre le 11h/12h30. Il fallait une forte personnalité pour cette case très importante. Je voudrais chaleureusement remercier André Manoukian d'avoir repris en janvier "On va tous y passer". Il y a mis toute son énergie même s'il préfère les formats plus courts.
Augustin Trapenard, Nagui, vous recherchiez absolument des personnalités "vues à la télé" ?
Télé ou pas télé, ça m'est égal ! La seule chose qui m'importe c'est que les producteurs présentent des programmes intelligents. Avant d'être chroniqueur au "Grand Journal", où il va continuer de se rendre d'ailleurs, Augustin Trapenard est un enfant de Radio France. Je l'ai rencontré il y a quinze ans quand il n'était alors que stagiaire à France Culture. C'est moi d'ailleurs qui lui a fait faire ses premiers pas à l'antenne quand je travaillais à Culture. Depuis il y officie toutes les semaines et est régulièrement dans leur grille d'été. C'est d'ailleurs en tant que journaliste à France Culture qu'il est entré au "Grand Journal", pas l'inverse.
L'après-midi, vous allez accueillir Nicolas Demorand à 18h00 ?
Je suis très heureuse que Nicolas revienne à France Inter. C'est une personne extraordinaire qui a marqué la maison et que j'aime beaucoup ! Il proposera chaque jour, pendant une heure, une tranche d'information internationale qui sera suivie par "Le Téléphone Sonne" repris par une femme.
On parle beaucoup d'Hélène Jouan, ce sera elle ?
Oui. D'ailleurs nos soirées seront très féminines puisque après Hélène Jouan il y a aura "L'humeur vagabonde" de Kathleen Evin puis le nouveau rendez-vous de Pascale Clark. Les femmes, c'est la moitié de l'humanité. Il était important qu'il y ait plus de parité dans la grille de France Inter. Cette saison, il n'y avait pas une femme de l'après-midi... Le "7/9" va aussi accueillir de nouvelles voix féminines : Léa Salamé à 7h50, Rebecca Manzoni à 7h25 et, juste avant 8 heures, Charline Vanhoenacker, qui a fait une super saison avec Eric Delvaux dans le "5/7" !
Ce seront les seuls changements ?
Non, on va fortement revoir nos après-midis qui ont perdu beaucoup trop d'audience ces deux dernières saisons... "La Marche de l'histoire" et "La tête au carré" sont renouvelés mais l'intégralité du 15h/19h va être réinventé. Il est trop tôt encore pour vous dire quelles seront les nouvelles émissions car on travaille encore dessus. Le week-end, en revanche, il y aura beaucoup moins de changements.
"Là-bas si j'y suis" de Daniel Mermet va disparaître ?
Oui. J'ai longuement discuté en début de semaine avec Daniel, qui un très grand professionnel de la radio. C'est une décision difficile car "Là-bas si j'y suis" est présente dans la grille depuis 1989 ! En vingt-cinq ans, "Là-bas si j'y suis" nous fait vivre des moments forts, mais l'émission a perdu 100.000 auditeurs en deux ans donc on va l'arrêter... J'ai fait des propositions à Daniel Mermet. J'espère qu'il va rester parmi nous ! Et Frédéric Lodéon va passer à France Musique et il en est très content.
On le voit, ce sont de fortes modifications que vous proposerez en septembre. Pourquoi de tels travaux ? La radio ne se porte pas si mal...
En radio, il faut bouger, tout le temps, sinon on lasse le public. Je voulais un changement de ton aussi avec plus d'ardeur, de générosité. Il fallait prendre des risques maintenant et ne pas attendre que ça n'aille plus pour changer notre offre. Avec Augustin Trapenard, Léa Salamé, on accueille une nouvelle génération qui va prendre sa place aux cotés de Pascale Clark, Stéphane Paoli, Denis Cheissoux, etc. C'est parfois douloureux d'arrêter une émission, mais c'est le prix à payer pour que France Inter reste France Inter : une grande radio, moderne, intelligente et populaire !