Les déjeuners avec les politiques, ce n'est pas son truc. Mais quand le Chef de l'Etat vous invite à sa table, difficile de refuser. Comme c'est "un passage obligé lorsqu'on travaille au service politique d'un grand média", Léa Salamé s'est déjà retrouvée invitée du Président de la République à l'Elysée deux fois ces derniers mois avec ses compagnons de la matinale de France Inter, raconte-t-elle au trimestriel Charles.
"On peut lui reprocher plusieurs choses sur le plan politique stricto sensu, mais ni sa répartie, ni son capital sympathie. Je me suis retrouvée à sa table, à l'écouter me confier qu'il m'écoute chaque matin sur France Inter, explique-t-elle. Je peux légitimement en douter mais quand il fait référence à trois de mes récentes interviews, ça montre sa maîtrise. François Hollande peut se montrer plutôt charmant et c'est bien le vrai danger de ce genre de rencontres". François Hollande invite régulièrement des journalistes à l'Elysée, certains lui rendent même l'invitation à leur domicile, comme Maïtena Biraben il y a quelques mois.
Dans ce long entretien, Léa Salamé revient également sur son clash avec Eric Zemmour , il y a un peu plus d'un an sur le plateau de "On n'est pas couché". "C'est de loin l'interview la plus compliqué qu'il m'ait été donné de faire", raconte-t-elle. A l'époque, il venait de sortir son livre "Le suicide français" et la journaliste avait choisi de l'interroger sur les quelques pages où il remettait en cause le régime de Vichy.
Elle raconte comment elle s'est préparée en appelant plusieurs historiens car elle sentait le potentiel explosif de ce sujet. Elle avoue que "sur le moment, elle a eu peur et a hésité" avant de se lancer et d'interroger l'auteur. Les très nombreuses réactions provoquées par cet échange (jusqu'au Président de la République) lui ont permis de mesurer la "force de ce type d'émission". Et elle ne regrette rien. "Si je n'en avais pas parlé, j'aurais fait une erreur journalistique", ajoute Léa Salamé.