Ce soir, M6 lancera en prime time sa nouvelle mini-série portée par Lorànt Deutsch, "Qu'est-ce-qu'on attend pour être heureux ?". Signée par Anne Giafferi, la créatrice de "Fais pas ci, fais pas ça", cette fiction est une adaptation de la série suédoise à succès "Solsidan". Dans les six épisodes qui composent cette première saison, le comédien campe Romain Corneaux, un psychologue, futur papa, qui décide avec son épouse Anna (Magali Miniac, vue dans "Falco" ou "Commissariat central") de quitter Paris pour s'installer dans la proche banlieue, à Joilleux, ville fictive des Yvelines. C'est là que Romain a grandi. Sur place, il va non seulement retrouver une mère envahissante, mais aussi ses amis d'enfance et un voisin sans gêne, campé par Jackie Berroyer, qui aime se balader nu par tous les temps. puremedias.com a rencontré Lorànt Deutsch pour en savoir plus sur la série.
Propos recueillis par Christophe Gazzano.Comment avez-vous intégré la série ?
Lorànt Deutsch : Anne Giafferi n'avait pas pensé à moi pour le rôle. Mais quand j'ai lu le scénario, je me suis retrouvé nez à nez avec des conversations que j'avais au quotidien avec ma femme. Etonnamment, je me suis trouvé pas mal de similitudes avec mon personnage. Car quand j'ai eu 40 ans, que j'ai commencé à devenir père de famille, j'ai voulu partir. Ma femme, qui est comédienne et dont le coeur de métier se trouve à Paris, ne voulait pas en entendre parler. Aujourd'hui, je suis encore à Paris, je ne suis pas parti, mais mon personnage, lui, a sauté le pas. Donc je me suis dis que si je pouvais décrocher ce rôle, ce serait un bon laboratoire pour ressentir, même si c'est de manière artificielle, ce que cela fait de sauter le pas avec sa femme et de retrouver l'endroit où on a grandi.
Anne Giafferi vous a donc écrit involontairement un rôle sur mesure...
Elle a écrit la réponse à mes questions !
"On obtient plus de résultats en souriant qu'en fermant le poing"
Parlez-nous de votre personnage, Romain, le psychologue.
Il se sent pousser des ailes de chef de famille parce qu'il va être papa. Or, il n'est pas aussi maître de sa vie et des affaires quotidiennes parce que sa femme a plus d'emprise sur lui qu'il ne le croit. Mais c'est un mec plutôt généreux, bienveillant, qui cherche à ce que tout se passe bien. Il est dans la discussion, jamais dans l'affrontement et en tant que psychologue, il distille des conseils. C'est un personnage qui me correspond aussi assez : on obtient plus de résultats en souriant qu'en fermant le poing.
Comment s'est déroulé le tournage, fin 2016 ?
Super bien. Anne Giafferi a une grande culture, une grande maîtrise de la langue. Les mots, c'est important pour nous donner des inflexions, des orientations de jeu. Plus on maîtrise, plus on a cette subtilité par la parole et plus c'est du pain béni pour nous permettre à nous, acteurs, de transformer notre jeu. J'ai trouvé ça agréable car c'était assez directif tout en étant très subtil.
Vous avez tourné en banlieue parisienne, mais où exactement ?
A Plaisir, dans les Yvelines. Il y a même un lien avec "Fais pas ci, fais pas ça" puisqu'on a tourné dans une maison appartenant à la famille de Guillaume de Tonquédec (un des acteurs principaux de la série de France 2, ndlr).
Connaissiez-vous les autres acteurs ?
Je connaissais Mathias Mlekuz, qui joue mon ami d'enfance. J'ai déjà tourné avec lui trois ou quatre fois. On est très amis, on se connaît depuis 20 ans. C'étaient des retrouvailles, une cure de jouvence qui vous rafraîchit la mémoire et vous permet de vous reconnecter avec vos souvenirs.
"J'ai regardé quelques minutes de la série originale"
Aviez-vous regardé par curiosité la série originale suédoise avant de tourner ?
Non. J'ai regardé quelques minutes sur YouTube parce que j'ai un copain suédois qui s'est montré super enthousiaste quand je lui ai dit que j'allais tourner dans l'adaptation de la série. Mais c'est vrai que physiquement, je ne ressemble pas au personnage original, le médecin, qui est chauve et physiquement plus grand, plus fort, plus vieux... Mais comme il ne me ressemble pas, il n'a pas été source d'inspiration pour moi.
Mis à part le vôtre, quel personnage de la série appréciez-vous ?
Il y a un personnage ultra payant, c'est évidemment celui de Daniel Poirot, le voisin insupportable joué par Sébastien Castro. C'est un personnage qui fait apprécier n'importe quel voisin qu'on pourrait avoir dans la vraie vie parce que lui, vraiment, il ne faudrait pas l'avoir pour voisin.
Un mot sur les personnages secondaires ?
Il y a notamment Marie Lanchas, qui joue la femme de Sébastien Castro, Jeanne Bournaud, la femme de mon meilleur ami et Magali Miniac, qui joue ma femme.
Que pouvez-vous dire aux internautes qui nous lisent pour les convaincre de regarder cette nouvelle série sur M6 ?
Si vous avez des problèmes de voisinage, rassurez-vous, ceux que vous allez voir à la télé sont encore pires. Déjà, ça va vous réconcilier avec votre voisinage et en plus, cette série vous concerne car je suis sûr que vous êtes secrètement tentés d'ouvrir des tiroirs de votre enfance. Mais quand vous aurez vu les épisodes, vous y réfléchirez peut-être à deux fois car si vous ouvrez ces fameux tiroirs, vous vous rendrez compte que les choses ne sont peut-être pas rangées dans l'ordre que vous croyez...
"Je ne pense pas avoir fait le tour de mon personnage"
En Suède, la série "Solsidan" est un grand succès avec 5 saisons et un film. Souhaitez-vous le même destin à la série de M6 ?
Oui, car je ne pense pas avoir fait le tour de mon personnage. J'ai envie de savoir ce qui va lui arriver. On a encore des choses à défendre, à apporter pour captiver et divertir le public.
Serez-vous attentif aux audiences réalisées par la série en France ?
Oui, car elles vont peut-être décider de mon futur dans l'année qui s'annonce et du bonheur que j'aurai à retrouver le personnage de Romain. J'espère que les gens s'attacheront aussi. Mon destin est entre les mains du public. C'est la loi de mon métier.
Avez-vous déjà joué dans des séries au long cours ?
Quand j'étais petit, j'ai commencé par une série qui s'appelait "Les intrépides" et qui a duré deux saisons. J'ai aussi tourné pour Canal+ avec Atmen Kelif dans une pastille qui s'appelait "A la recherche d'un emploi" pendant deux saisons. Donc s'il y a une saison 2 de "Qu'est-ce-qu'on attend pour être heureux ?", ce sera une des mes expériences les plus longues.
Vous n'avez pas peur, à l'image d'autres comédiens, d'être à terme prisonnier de votre personnage ?
Non. J'ai eu suffisamment d'histoires et d'étiquettes différentes. Quand j'ai commencé dans le métier, j'étais un peu le petit lascar de banlieue, qui arrivait de Bobigny et qui n'était finalement pas si méchant que ça. Après, j'ai été l'intello de service, puis le mec qui fait des films en costumes et encore l'historien, l'animateur... Si aujourd'hui je suis psychologue dans une série, ça ne m'effraie pas. Je me déferai de l'étiquette dans quelques années. En attendant, c'est une étiquette qui m'aura apporté de bonnes sensations.
Avez-vous d'autres projets pour les prochains mois ?
Je pars en Chine présenter un nouveau spectacle pour faire découvrir Paris à travers dix monuments et je prépare également un spectacle autour de la langue française.