Comme le rapporte aujourd'hui l'AFP, la justice luxembourgeoise a requis ce mardi 18 mois de prison à l'encontre des deux anciens employés français du cabinet d'audit PwC (PriceWaterhouseCoopers) à l'origine des "LuxLeaks". Poursuivis notamment pour vol, divulgation de secrets d'affaires, violation de secret professionnel, blanchiment et fraude informatique, ces derniers sont accusés d'être derrière la fuite de 30.000 pages de documents montrant les pratiques fiscales critiquables de certaines multinationales installées au Luxembourg. Les deux hommes encourent en théorie jusqu'à dix ans d'emprisonnement.
Les deux lanceurs d'alerte comparaissent depuis le 26 avril dernier en compagnie du journaliste français Edouard Perrin qui a révélé une partie des documents lors d'un numéro de "Cash Investigation" sur France 2 en 2012. Le reste des documents, ainsi que de nouveaux accords fiscaux confidentiels provenant de PwC mais aussi d'autres sociétés d'audits et de cabinets d'avocats au Luxembourg, avaient été ensuite publiés en novembre 2014 par le Consortium international de journalistes d'investigation (ICIJ), à l'origine récemment des "Panama Papers". Concernant Edouard Perrin, le procureur luxembourgeois a requis une amende, sans en préciser le montant.
Après un dernier droit de "réplique" offert mercredi aux différentes parties, le tribunal devrait mettre son jugement en délibéré, probablement jusqu'à la deuxième quinzaine de juin, rapporte l'AFP. Le 22 avril dernier, le collectif "Informer n'est pas un délit", dont les journalistes de la société Premières Lignes qui produit "Cash Investigation", avait écrit une lettre ouverte, au président de la République française, François Hollande, pour connaître sa position réelle sur "le secret des affaires" et les lanceurs d'alerte.