Marlène Schiappa s'attaque à "Lovin'Fun", la station se défend

Fun Radio pris pour cible. Ce matin, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, s'est attaquée à l'émission "Lovin'Fun", présentée du dimanche au jeudi par Karel et Alice, avec la présence du sexologue Wilfrid Pavageau. Le membre du gouvernement a critiqué un tweet - aujourd'hui supprimé - de la station évoquant le consentement dans un couple. "Charlotte ne supporte pas que son mec lui fasse l'amour la nuit quand elle dort. Vous trouvez cela normal ? On en parle ce soir à 22h avec 'Lovin'Fun' #OnSexprime", a publié Fun Radio mardi soir.

À lire aussi

Radio

50 ans après son arrivée, Laurence Bloch, ancienne directrice de France Inter,...

Radio

"Pascal Praud arrivait juste après" : L'humoriste Hakim Jemili rétropédale après...

Radio

"On roule sur les jantes" : L'émission de Charline Vanhoenacker réalisée dans des...

Radio

"C'est probablement ma dernière année" : Nelson Monfort annonce ses possibles...

"Ce serait bien de le dire à vos auditeurs"

"Bonjour Fun Radio, ce que vous décrivez est un viol. Définition juridique : pénétration obtenue sous la menace, la contrainte ou la surprise", a répondu ce matin Marlène Schiappa sur le même réseau social, avec à l'appui, une capture d'écran du tweet de la radio. Elle a ajouté : "Ce serait bien de le dire à vos auditeurs et auditrices ! Si Charlotte a d'autres questions, le planning familial est là pour elle". Pour appuyer son message, la membre du gouvernement a identifié dans son tweet d'autres ministres comme Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education, et Gabriel Attal, le secrétaire d'Etat à la jeunesse, mais également le Conseil supérieur de l'audiovisuel.

Si le tweet initial de Lovin'Fun était indéniablement maladroit, et a été supprimé pour cette raison, il s'inscrivait cependant dans une opération menée par l'émission de Fun Radio pour justement faire de la prévention autour de la notion de consentement. En effet, cette semaine, "Lovin'Fun" propose des émissions spéciales autour du consentement menées en partenariat avec le site internet "Onsexprime", sous l'égide de Santé publique France, établissement public sous tutelle du ministère chargé de la Santé. Les présentateurs ont ainsi répété à plusieurs reprises dans leurs émissions cette semaine l'existence de cette opération, appelant les auditeurs à témoigner et à se sensibiliser sur la plateforme numérique.

"Le consentement est nécessaire même dans une relation amoureuse"

Malgré cette précision rappelée en début, en milieu et en fin d'émission, de nombreux internautes se sont insurgés contre l'émission de Fun Radio, estimant comme Marlène Schiappa que "Lovin'Fun" proposait un sondage tendancieux autour du viol. Le compte Twitter de la libre-antenne a d'ailleurs réagi à ces accusations : "Nous avons justement abordé ce sujet. Ce n'est pas parce qu'on est en couple que nos corps sont à la disposition de l'autre ! Le consentement est nécessaire, même dans une relation amoureuse. D'autant plus lorsque la personne dort et n'est pas en mesure de dire non !". Ce jeudi matin, le compte Twitter de "Lovin'Fun" a répondu à Marlène Schiappa concernant le fait d'expliquer le viol aux auditeurs :"C'est ce que nous avons fait sur l'antenne et sur nos réseaux sociaux."

A midi, Fun Radio a également réagi via un communiqué de presse : "Dans le cadre des questions posées chaque soir aux auditeurs, l'émission 'Lovin'Fun' sensibilise cette semaine le grand public et les jeunes sur la question du consentement sexuel". "Une de ces questions, posée mardi soir, fait aujourd'hui réagir. Il s'agit précisément de l'objectif de cette action de prévention qui relaie vers la plateforme digitale dédiée à ces sujets - onsexprime.fr - sur laquelle les jeunes trouvent toutes les informations utiles : Fil Santé Jeune, Sida Info Service, etc.", poursuit la station, ajoutant : "Cette question vise justement à ouvrir le débat, notamment auprès des jeunes, et à faire prendre conscience que tout comportement sexuel sans consentement est inacceptable". Et de conclure : "Fun Radio entend pouvoir continuer à aborder tous les sujets, sans tabous."