Maurice Szafran a annoncé hier qu'il quittait le poste de PDG de Marianne, qu'il occupe depuis le départ de Jean-François Kahn en 2008. Le journaliste, qui a co-fondé le magazine, a évoqué une "divergence" stratégique avec les autres actionnaires du titre.
L'hebdomadaire, qui a beaucoup profité de son positionnement anti-Sarkozy, traverse actuellement une mauvaise passe. Selon l'OJD, sa diffusion a fortement chuté, passant de 281.000 exemplaires vendus en 2008 à 213.000 cette année. Selon Le Monde, le magazine, qui a été rebaptisé en juin Le nouveau Marianne, s'attend à perdre entre 1 et 3 millions d'euros en 2013.
Avant l'été, Jean-François Kahn avait été appelé en renfort pour concocter la nouvelle formule de Marianne. Au delà des discrètes évolutions formelles, la figure emblématique du magazine avait estimé que le journal devait être en pointe dans la lutte contre la "pensée unique". Afin de se démarquer des autres news magazines, Marianne doit trouver un créneau éditorial qui ne peut pas se contenter d'être une critique François Hollande, largement exploitée par Le Point et L'Express.
Yves de Chaisemartin, l'actionnaire majoritaire de Marianne, ne fait plus confiance à Maurice Szafran pour remettre le titre d'aplomb. L'incertitude demeure quant à sa succession. Laurent Neumann et Nicolas Domenach sont appréciés en interne, tandis que l'implication de Joseph Macé-Scaron dans des affaires de plagiat a terni la réputation du directeur adjoint de la rédaction du titre.