Musique
Max Guazzini : "Je me suis un peu perdu, comme tout le monde"
Publié le 29 mars 2011 à 13:09
Par Julien Mielcarek
Après NRJ et le Stade Français, Max Guazzini est le directeur artistique d'un double CD de chants grégoriens, manifestation de sa foi chrétienne. Pourquoi un tel projet ? Est-ce la fin de sa carrière dans les médias ? Il répond sur puremedias.com.
Max Guazzini Max Guazzini© Crédits : Abaca
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Après avoir été un de celui qui a popularisé le rugby en modernisant le Stade français à coups d'opérations de communication, Max Guazzini va-t-il réussir à diffuser... le chant grégorien ? L'ancienne figure emblématique de NRJ est le producteur artistique de "Credo" qui compile 46 chants grégoriens sur un double CD en vente dès le 11 avril. Pour puremedias.com, il évoque ce projet né de sa passion et de sa foi catholique et il accepte de parler de la situation actuelle de NRJ qu'il a longtemps dirigé. Entretien.

puremedias.com : J'ai été étonné en recevant ce disque et en voyant que vous en étiez le directeur artistique...
Max Guazzini : Et pourquoi ?

Le grand public ne sait pas que vous avez cette passion...
Mais parce que vous me connaissez mal. Les gens qui me connaissent le savent, ce n'est pas une passion, c'est plus que ça, c'est une foi. Je ne vous cache pas que je ne voulais pas apparaître mais Universal y tenait parce les gens me connaissent un petit peu et ils ont pensé que c'était bien. Moi, je n'y tenais pas. Mais ça fait partie de ma culture, j'ai été élevé dans le chant grégorien, la liturgie latine et ça a toujours été très présent en moi. Je suis catholique pratiquant même si je fais des choses comme le Stade français avec des filles dévêtues, même si j'ai beaucoup passé de musique sur NRJ mais ça n'empêche pas... D'ailleurs, à l'époque, les maisons de disques le savaient et m'envoyaient déjà du grégorien !



Quel a été le déclic de se lancer maintenant dans ce projet ?
Ma culture est celle de tous ces chants populaires grégoriens et latins, ils ont toujours été présents en moi. Quand j'ai eu mon premier iPod, j'ai voulu en télécharger et j'ai réalisé qu'en fait, il n'y avait que des enregistrements de qualité très moyenne où pas d'enregistrement du tout sur certains titres. En tout cas, j'ai réalisé qu'il n'existait pas une oeuvre où il y avait tout, l'essentiel. J'ai donc dit "Il faut le faire" et ça fait cinq ans que je l'ai en tête. J'ai finalement rencontré Philippe Nikolov qui s'occupe de nouvelles technologies dans la vie, et qui dirige une chorale d'amateurs de chants grégoriens à Paris. Je lui ai proposé de m'aider dans ce projet. On a fait un casting de voix étant donné qu'il y a de plus en plus de chorales grégoriennes à Paris avec ce pape Benoit XVI qui a remis au goût du jour le latin.

Pour vous, c'est une porte d'entrée, une initiation pour les gens qui ne connaîtraient pas forcément ?
Tout à fait. Tout le monde aime le grégorien mais chantez-le si vous l'aimez tant que ça ! Ces chants font partie du patrimoine de l'église catholique et romaine et c'est vrai qu'ils étaient un peu tombés dans l'oubli même si on constate un retour. On a voulu réunir tous ces chants ensemble pour les faire connaître et reconnaître et pour que les gens aient, pourquoi pas, envie de les rechanter. Ce n'est pas parce qu'on va à la messe en français qu'on ne peut pas de temps en temps chanter en latin. Le latin est la langue universelle de l'église catholique et romaine. Ça s'est fait car j'ai réalisé que ça n'existait pas et je pense que le chant grégorien est le plus vieux chant de l'histoire de l'humanité et il fait partie du patrimoine culturel de l'humanité, point à la ligne.

C'est idiot de dire que ce projet rentre dans tout ce débat actuel dans la société sur un retour à des valeurs plus traditionnelles ?
Ecoutez, je ne le sens pas comme ça mais je pense qu'on a un peu occulté tous ces chants pendant trop longtemps au profit de chants français qui n'étaient pas forcément mieux que ça, et c'est dommage. Tout peut co-exister. C'est certainement un retour aux valeurs mais je ne veux pas rentrer dans ce débat, je ne me pose pas ce genre de questions. On l'a fait parce que ça n'existait pas, c'est tout.

Quand je vous entends parler avec autant de passion et de précision, je me dis que des phénomènes comme celui des Prêtres doit être quelque chose qui vous crispe ?
Mais pourquoi ça me crisperait ? Pas du tout. Ça n'a rien à voir avec ce qu'on fait, c'est comme si vous nous compariez avec Lady Gaga. Moi, j'adore Lady Gaga ou les Black Eyed Peas mais ce qu'on a fait n'est pas du tout le même projet que les Prêtres.



Avec tout ce que vous avez fait, on peut dire que ce projet veut aussi dire que vous êtes à un moment où vous avez envie de vous faire plaisir ?
Non. Faire plaisir oui mais j'ai toujours essayé de faire des choses qui me faisaient plaisir, je marche à la passion. C'est une conviction profonde, je suis catholique pratiquant, j'ai été formé dans des écoles en latin, c'est mon éducation, ce sont mes racines. Ça a toujours été présent en moi, consciemment ou pas, et je me pose des questions parfois. Même s'il y a des moments où on est un peu dans le doute par rapport à la foi, on n'est pas des saints, c'est clair. Pour moi, c'est l'essentiel par rapport à ce que j'ai fait dans ma vie.

Ça veut dire que, parfois, dans ce que vous avez fait, vous avez eu l'impression de vous égarer ?
Oui, parfois, je me suis un peu perdu, comme tout le monde. On s'éloigne parfois du chemin mais, vous savez, même les saints ne sont pas des parfaits.

Ça veut dire que tout ce qui concerne les médias est derrière vous ?
Non, ce n'est pas derrière moi. Pourquoi ? On a une vie sociale donc ce n'est pas derrière moi, c'est très présent, la preuve je suis là devant vous. Même si comme je vous l'ai dit, je ne tenais pas à être dans la lumière sur ce projet...

On vous connait aussi pour ça donc on a forcément envie de vous parler des médias. Ça vous agace qu'on vous reparle de NRJ ?
Non, ça ne m'agace pas mais je ne voulais pas forcément apparaître dans ce projet. Il a sa propre légitimité et après, ils ont souhaité que j'apparaisse donc je joue le jeu. Ce n'est pas que je regrette de vous rencontrer, ce n'est pas ce que j'ai dit.



J'ai lu que vous étiez encore actionnaire de NRJ Group, c'est vrai ?
Oui, un tout petit peu mais je n'ai aucun rôle à NRJ. Mais ça, c'est autre chose. Je pense qu'on a fait un très très bon album parce que ça n'a jamais existé, je pense que ça va avoir un grand succès.

Vous regardez toujours ce qui s'y passe ou c'est un livre refermé ?
Pendant des années, NRJ a été très très important pour moi, je vivais pour NRJ et voilà, c'est passé. J'écoute toujours NRJ, je zappe sur leurs chaînes qui marchent bien d'ailleurs. Ça a compté tellement dans ma vie que je ne peux pas dire que ce qui se passe chez NRJ m'est indifférent. En plus, ça se passe très bien avec Gérald-Brice Viret (le patron du pôle TV de NRJ, NDLR). C'est bien ce qu'il fait et j'espère que personne ne le fera chier dans son domaine et qu'on le laissera faire parce qu'il du talent et que des personnes qui ont besoin d'exister sur le plan du pouvoir ne viendront pas l'embêter.

Mais la radio NRJ marche moins bien qu'avant...
C'est vrai que quand j'ai arrêté NRJ, on était première radio de France. Mais ils sont remontés au dernier sondage. La pratique de l'iPhone n'est pas idéale pour les radios mais, au bout d'un moment, on revient à la radio. Quand on écoute de la musique sur l'iPhone, on est seuls avec soi-même alors que vous partagez à la radio, vous n'êtes pas seul à écouter la même chose. Moi, j'ai aimé la radio parce que c'était une façon de faire partager des choses, de faire découvrir des musiques. On ne passait pas forcément les musiques qu'on aimait mais celles qui correspondaient à notre audience. Avant d'être de faire de la radio, je faisais des K7 que je donnais aux restaurants pour faire partager des musiques. C'est comme sur Facebook où chacun met ce qu'il aime.

On vient vous voir pour vous proposer de reprendre du service dans les médias ?
Je ne répondrai pas à cette question mais pourquoi pas. Ce n'est une question que je ferme mais je n'y répondrai pas. Je ne suis pas hostile, je ne suis pas fermé à ça.

On parle de musique et j'ai envie de vous demander : quand allez-vous rechanter ? Dans vos biographies, on voit souvent que vous aviez ce désir...
On ne va pas parler de ça, c'est horrible ! J'ai effectivement fait deux mauvais disques il y a très longtemps. D'ailleurs, dans deux chants, je me suis mis dans les choeurs, je suis donc passé de l'autre côté !

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