A la tête du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel depuis janvier 2007, Michel Boyon sera remplacé dès demain par Olivier Schrameck, ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon. Agé de 66 ans, Michel Boyon espérait voir son mandat prolongé d'un an afin de mener à terme la réforme du gendarme de l'audiovisuel visant à modifier le mode de désignation de ses membres. Actuellement, ces derniers sont nommés par le président de la République et les présidents de l'Assemblée Nationale et du Sénat.
A la veille de son départ, Michel Boyon a dressé un bilan de ses sept ans de mandat estimant qu'il avait "globalement l'impression d'avoir accompli (sa) mission". "J'ai quelques regrets que des projets lancés par le conseil n'aient pu aboutir", a-t-il confié au quotidien Le Monde. Parmi les principaux regrets exprimés par l'ancien président du CSA, figure notamment le retard pris dans le dossier de la radio numérique terrestre. "Ce n'est pas la décision du gouvernement qui a fait obstacle à la RNT. C'est la pression des grands groupes de radio privés qui n'en veulent pas", considère-t-il, alors que le gouvernement n'a finalement pas préempté de fréquences RNT pour Radio France et RFI.
Dépossédé de son pouvoir de nomination des dirigeants de l'audiovisuel public en 2009, Michel Boyon aurait aimé faire évoluer les règles sur le temps de parole des candidats au cours de la campagne présidentielle. Mais il aurait surtout souhaité pouvoir gérer le rapprochement entre le CSA et l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), annoncé par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault en août 2012. Critiqué par certains comme trop partial à l'égard du gouvernement de Nicolas Sarkozy, Michel Boyon a tenté, en vain, de rencontrer le premier ministre Jean-Marc Ayrault. "Il ne m'a jamais reçu depuis sa nomination, alors que j'en avais fait la demande. Ce n'est pas convenable", conclut-il.