Après neuf ans de bons et loyaux services à la tête du "Grand Journal", Michel Denisot raccroche. Officiellement. Comme vous le révélait puremedias.com dès mardi, l'animateur annonce demain dans Le Parisien/Aujourd'hui en France son retrait du talk-show de Canal+ . "Canal + m'a proposé de faire une dixième et dernière année, jusqu'en 2014, mais je sentais que c'était mieux d'arrêter", assure-t-il, prétextant un nouvel emploi du temps chargé, à cause de ses ses nouvelles fonctions à la tête de Vanity Fair.
Le 15 mai dernier pourtant, Michel Denisot annonçait qu'il resterait une saison supplémentaire dans une interview à nos confrères de TV Mag. Selon nos informations, Canal+ planche en réalité sur une nouvelle formule de son émission phare depuis quelques mois déjà, avec notamment une nouvelle incarnation. Plusieurs pistes sont évoquées, des personnalités extérieures comme des présentateurs maison. A cette heure, Maïtena Biraben tient la corde. Pour relancer cette grosse machine, Canal+ a par ailleurs débauché le producteur éditorial de "C à vous" .
Cette neuvième année aura été difficile pour "Le Grand Journal". La saison de trop, pour certains observateurs. Malgré une tentative de relance en septembre avec notamment l'arrivée de Daphné Bürki et de nouveaux visages, l'émission a enregistré une importante baisse de son audience (-12% en P1, -26% en P2). L'émission est attaquée de toutes parts, avec "C à vous" sur France 5 ou encore "Touche pas à mon poste" sur D8. A la rentrée, la concurrence de l'access devrait encore s'intensifier sur le terrain des talk-shows avec l'arrivée de Julien Courbet sur TMC.
Depuis Cannes 2012, "Le Grand Journal" est sous le feu des critiques, dans la presse mais aussi sur les réseaux sociaux. La sortie, en mai dernier, du livre d'Ollivier Pourriol sur les coulisses de l'émission phare de Canal a égratigné un peu plus la réputation de ce très chic rendez-vous cathodique. Le producteur, Renaud Le Van Kim, n'a pas vraiment goûté de découvrir certaines coulisses peu glorieuses de son émission. L'ouvrage, qui s'est très bien vendu, a été mal digéré en interne malgré le "no comment" officiel. Enfin, à Cannes, outre la météo calamiteuse, le coup de feu survenu pendant le direct obligeant "Le Grand Journal" à rendre l'antenne en catastrophe a conclu cet annus horribilis pour Michel Denisot et ses équipes.
Relancer ce grand rendez-vous sera le pari risqué de Canal+ pour la rentrée 2013-2014. Le carrefour en clair de la chaîne devrait être repensé, avec une ouverture dès 18 heures, peut-être avec Daphné Bürki qui est en discussions sur ce projet. "Le Grand Journal" nouvelle formule devrait prendre l'antenne toujours à 19h, pour deux parties qui ne seront plus coupées par "Le Petit Journal", à 20h. Le test de programmation pendant le Festival de Cannes a été concluant : déplacée à 20h35, l'émission de Yann Barthès gagne des téléspectateurs. Outre l'incarnation, "Le Grand Journal" sera revu de fond en comble à la rentrée, dans le rythme et le contenu. De nouveaux programmes courts, dont un avec Elie Semoun, sont à l'étude. Canal+ espère retrouver un format aussi fort que "Bref" ou "Le SAV d'Omar et Fred".
Depuis plusieurs semaines, toutes les autres émissions de la grille de Canal+ sont suspendues à l'avenir du "Grand Journal". De la nouvelle incarnation de l'émission dépendront de nombreux choix. Il est par exemple question d'une version tout en images pour la nouvelle formule de "Dimanche +" après le départ d'Anne-Sophie Lapix pour France 5. Rodolphe Belmer, patron de la chaîne, consulte actuellement à tout-va pour réorganiser sa grille de rentrée.