

Le langage de notre président de la République est souvent moqué par « Le Petit Journal » de Yann Barthès, tous les soirs sur Canal +. Cette fois, c'est l'opposition qui s'en mêle. Le député PS François Loncle a écrit au ministre de l'Éducation nationale pour l'interroger à ce sujet.
Luc Chatel a pris sa plume pour y répondre dans un courrier révélé par Médiapart. Selon lui, le chef de l'État refuse le style « amphigourique ». Amphi quoi ? Selon Médiadico, cet adjectif signifie « embrouillé, incompréhensible ». En clair donc, Nicolas Sarkozy préfère parler en des termes compréhensibles par tous. Dans un montage savoureux, nos confrères d'@arrêt sur images se sont amusés à relever certains écarts dans le langage de Nicolas Sarkozy. Voir vidéo- ci-dessous.
Conscient de ne pas être un cador en synthaxe et grammaire, le chef de l'État fait des efforts. Au point d'employer l'imparfait du subjonctif lors de sa précédente interview télévisée : « Un homme comme Jean-Louis Borloo est un homme de très grande qualité, j'aurais d'ailleurs souhaité qu'il restât ».
Dans une interview accordée à Libération ce matin, le linguiste Jean Véronis analyse le parler du président, expliquant qu'il n'est pas le seul dans la classe politique à massacrer la langue française. Même s'il concède que « c'est la première fois que cela arrive à un président de la Ve république, un régime de tradition monarchique, dont les présidents étaient tous des lettrés ». Pour lui, le chef de l'État « fait des fautes typiques du parler "popu" et de ceux qui n'ont pas fait d'études ».
Ce parler propre au président « n'est pas maîtrisé » selon le linguiste. Nicolas Sarkozy « en joue » peut-être mais il parlait déjà de cette manière avant d'être élu président de la République. « Les classes populaires n'aiment pas forcément que les élites utilisent le "parler popu". Elles sont passées par l'école de la République et, dès 10 ans, savent ce qu'est le bon français. Elles le parlent souvent mieux que Sarkozy ! » explique-t-il.