Clin d'oeil. Nouvelle chaîne, nouvel animateur, jury à moitié renouvelé. L'émission n'a même plus lieu au pavillon Baltard mais dans un chapiteau à l'arche Saint Germain. Même le fameux huissier Maître Nadjar a pris ses cliques et ses claques et laissé sa place à un confrère, nommé Maître Fabrice Reynaud. Et pourtant, c'est la même "Nouvelle Star" qui a renoué hier soir sur D8 avec ses prime-times en direct.
Et certaines discrètes traditions ont survécu au changement de chaîne. Reprenant une idée née en 2006, Libération avait lancé hier à André Manoukian un défi à relever en direct. Dans l'édition d'hier, les journalistes de la rubrique Médias du quotidien avaient, comme au temps de M6, écrit un petit message personnel à l'intention du plus ancien des jurés de cette édition 2013. "Puisque D8 ne fait rien qu'à copier, pour les primes de "Nouvelle Star", Dédé 8 fera le perroquet et répétera ce qu'a dit le juré juste avant", ont-ils écrit page 32.
Et André Manoukian s'est exécuté avec une certaine délectation à la private joke. Dès le passage de Timothée, premier des candidats de cette édition 2013 à avoir chanté en direct, Manoukian a commencé son debrief par une synthèse des avis de ses voisins. Manoukian a répété cela inlassablement à chaque passage, sauf, bien évidemment, quand il était le premier à parler. Ce petit gimmick a vite agacé ses camarades. "Tu vas faire ça toute la soirée ? Reprendre ce qu'on dit et faire un condensé ?", s'est agacée Maurane après avoir dit son admiration à Paul, passé en troisième. "Oui je suis obligé, je t'expliquerai", lui a répondu du tac au tac le jazzman.
Ce petit jeu est né du temps de M6. A la base, les journaliste de Libération ne connaissaient pas du tout le pianiste. Mais en 2006 (l'année de la victoire de Christophe Willem), l'entendant parler, en direct, de la "déterritorialisation de Deleuze", ils l'avaient mis au défi de citer Spinoza la semaine suivante. Nés de cet échange, les "Dédéfi" se sont renouvellés chaque semaine : André Manoukian mais aussi Dove Attia et Philippe Manoeuvre ont dû parler, selon l'actualité du moment, de "Wallonie française" du cinéaste Apichatpong Weerasethakul, de vuvuzela ou encore du volcan Eyjafjallajökull. Ils ont été obligés de chanter "Dédé l'amoroso" et même de porter un tee-shirt aux couleurs de Libération. Les lecteurs assidus de Libération se réjouieront de voir que le jeu entre le quotidien et Manoukian, va se poursuivre pour une sixième année.