Jean-Jacques Bourdin épinglé par le CSA. Lors de sa séance plénière du 4 mars 2015, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a prononcé une mise en demeure contre BFMTV et RMC pour une séquence diffusée dans "Bourdin Direct" le 16 février 2015. Ce jour-là, Jean-Jacques Bourdin recevait dans son interview matinale, diffusée simultanément sur BFM et RMC, l'ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, Roland Dumas.
Après un échange entre les deux hommes sur les prises de position de Manuel Valls concernant Israël puis sur l'entourage familial de ce dernier, Jean-Jacques Bourdin avait fini par lancer à Roland Dumas à propos du Premier ministre : "Il est sous influence juive ?". "Ah ça, probablement. Je peux le penser", avait répondu Roland Dumas. "Sous l'influence de sa femme ?", avait de nouveau interrogé Jean-Jacques Bourdin. "Pourquoi ne pas le dire ? Pourquoi ne pas le dire ? Puisque c'est une réalité", avait alors ajouté l'ancien président du Conseil constitutionnel.
Cette séquence avait rapidement créé une vive polémique, certains accusant Roland Dumas d'antisémitisme, d'autres pointant du doigt la question de Jean-Jacques Bourdin. "Mon rôle c'est de le dévoiler, de le révéler. C'est la recherche de la vérité contre toutes les langues de bois, contre toutes les compromissions. A chacun son rôle et quoi qu'il arrive, je continuerai", avait assumé, interrogé par puremedias.com, le journaliste de BFMTV. Questionné sur d'éventuelles sanctions du CSA, Jean-Jacques Bourdin avait précisé ne pas les craindre. "Je n'ai rien d'autre à dire ! Le CSA fait ce qu'il veut, même si je suis assez surpris. Moi je continuerai à faire mon métier, je ne regrette rien, absolument rien", avait-il résumé.
Finalement, le CSA a bien décidé de sanctionner cette question de Jean-Jacques Bourdin. Dans sa décision, l'institution d'Olivier Schrameck a ainsi commencé par rappeler la convention de BFMTV qui engage cette dernière à veiller "à ne pas encourager des comportements discriminatoires en raison de la race, du sexe, de la religion ou de la nationalité ; à promouvoir les valeurs d'intégration et de solidarité qui sont celles de la République".
Le Conseil a ainsi considéré "que la réponse qu'une telle question tendait à provoquer, dans le contexte de cet échange, et la formulation-même de cette question, relative au Premier ministre, étaient de nature à banaliser et à propager des comportements discriminatoires".