Toute la journée, Roselyne Bachelot est l'invitée spéciale de puremedias.com. Chroniqueuse sur D8 depuis deux ans dans "Le Grand 8" avec Laurence Ferrari, l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy a-t-elle réussi sa reconversion cathodique ? Deuxième partie de ce grand entretien.
Propos recueillis par Julien Bellver et Benoît Daragon.
Dans "Le Grand 8", c'est chaleureux à l'antenne. C'est le cas aussi en coulisses ou comme dans la plupart des émissions, la guerre des égos fait rage ?
Je le craignais ! Mais on a trouvé nos marques et on ne le doit qu'à une seule personne, Laurence Ferrari. Il a fallu gommer des aspérités, trouver les moyens de ne pas se marcher sur les pieds. Dans une émission à 5 chroniqueuses, c'est extrêmement compliqué. Laurence est fabuleuse pour ça ! C'est notre émission, on choisit les sujets, on en discute entre nous. L'amitié entre les filles du "Grand 8", c'est pas du chiqué. D'ailleurs, ça se voit !
Qui est plus égocentrique, le politique ou l'animateur de télé ?
Je ne dirais pas égocentrique... Pour faire des métiers qui sont des métiers publics, il ne faut pas opposer la conscience qu'on a de ses valeurs et le désir d'aller vers les autres. Ce sont deux qualités complémentaires. Si on pense qu'on ne vaut rien, on n'a pas de charisme ou de rayonnement. Ce n'est pas de l'égocentrisme, il faut avoir conscience de ses atouts. Il y a un acronyme en psychologie sur les motivations pour bouger dans la vie : BESOIN. Les trois qualités extroverties : Bien-être, Economie et Sécurité. Les trois qualités introverties : Orgueil, Intérêt pour autrui et Nouveauté. L'orgueil et l'intérêt pour autrui, ça va ensemble. Si on n'est pas persuadé de ça, on ne peut ni faire un métier de politique, ni faire un métier de médias.
Les scores du "Grand 8" sont corrects le matin, mais ça reste une case peu exposée. Ca ne vous donne pas envie d'avoir plus de visibilité ?
Je suis heureuse à D8 parce que "Le Grand Huit" est un succès. Je vous rappelle qu'on a démarré à moins de 1% et on tape maintenant une moyenne à 5-6% ! On est la première chaîne de la TNT à cette heure, la troisième émission sur les publics cibles. C'est un vrai grand succès ! Moi je ne suis pas une professionnelle de la télévision, j'ai d'autres activités.
Lesquelles ?
L'écriture des livres, des éditoriaux pour Forum Opéra, je suis critique sur France Musique, j'ai des activités humanitaires et caritatives très importantes, j'organise des concerts dans des maisons de retraite pour les personnes atteintes d'Alzheimer. Vous connaissez mes engagements pour la non-discrimination des orientations sexuelles, je suis grand mécène de l'Opéra de Paris, et j'en passe... Ce ne sont pas des engagements à la mie de pain ! Je suis dans le board de 13 grandes associations caritatives et sanitaires. Je ne suis pas quelqu'un qui veut tout dévorer, je veux honorer tous mes engagements.
On associe souvent D8 à Cyril Hanouna. La chaîne est-elle devenue Télé Hanouna ?
Cyril Hanouna est formidable, c'est pour ça que j'ai accepté de travailler avec lui le vendredi sur Europe 1. C'est une véritable bête de télé, on ne réussit pas ce qu'il fait si on n'a pas des qualités d'animateurs extraordinaires. Ce n'est pas mon univers, vous savez ! A la maison, je suis branchée toute la journée sur Mezzo... Mais je sais aussi regarder et reconnaître un très grand professionnel de télé.
A quand votre émission à vous ?
Il y a des projets, on a tourné un pilote. On travaille toujours dessus. Le titre provisoire : "Roselyne et les garçons". C'est un projet pour 2015, un talk-show. Porter une émission, ce n'est pas le même métier mais ça me plairait.
Et vous à la tête du "Grand 8" ?
Un petit scoop pour vous, c'est encore en discussion mais je devrais cet automne présenter l'émission à deux ou trois reprises lorsque Laurence Ferrari va s'arrêter pour des raisons personnelles. Je suis contente d'avoir été choisie car cela me donnera l'occasion de me tester pour la suite.
> P1 : "Sur D8, on ne fait pas de la sous-télé"
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