L'année 2018 a commencé par la fin de "Harry" pour Sébastien Folin. L'animateur a dit adieu au jeu qu'il animait depuis cinq saisons sur France 3, mais il ne reste pas inactif pour autant. Toujours aux commandes d'"Acoustic" sur TV5, qu'il anime depuis 2006, il sera prochainement de retour sur France Ô avec une nouvelle émission d'entretiens, "Clair obscur". A cette occasion, Sébastien Folin a répondu aux question de puremedias.com dans #QHM, évoquant pour la première fois son départ de France 3, mais aussi ses projets, la position délicate de Matthieu Gallet ou encore ses années sur TF1 et "Video Gag".
Sur "Clair obscur"
C'est un format que nous avons proposé avec France Télévisions, qu'on a créé avec mon associé Olivier Drouot au sein de La Belle télé. C'est ce que j'aime faire, ce que je travaille depuis de très longues années dans les émissions que j'ai présentées ou que je présente encore : l'entretien. Je suis passionné de culture, de toutes les cultures. Je reçois des personnalités de tous horizons et j'ai 52 minutes avec elles, en face à face, pour parler, et je laisse le temps aux choses de se mettre en place. Ils se livrent et disent des choses très belles. C'est une chance que France Ô et TV5 aient accepté ce programme.
Sur les particularités de l'émission
La première, c'est le petit supplément d'âme, avec des archives de l'INA qui viennent chapitrer l'émission et qui sont en lien avec l'histoire de l'invité. Ca permet à tout un chacun de regarder ces émissions avec des souvenirs de ce qui a pu se passer. Ce qui m'amuse, c'est que les archives sont en couleur, et l'interview en noir et blanc. La deuxième, c'est que pour une émission de portrait, on est allé voir la marque qui représente le plus le portrait dans le monde, Harcourt. Et pour pousser jusqu'au bout, on a décidé de faire l'émission en noir et blanc !
Sur sa relation avec France Ô
Il y a un climat de confiance avec France Ô, avec qui je travaille depuis 2011. Ils savent que quand on leur propose quelque chose, c'est toujours avec une réflexion éditoriale et un vrai parti pris.
Sur les objectifs d'audience
Aujourd'hui, l'audience est éclatée ! Quand je fais une émission sur Bob Marley le 26 décembre, et où on fait 70.000 personnes en prime time, ce n'est pas une grande performance. Mais toutes les vidéos vues sur Facebook ont dépassé le million. C'est comme ça qu'on peut exister aujourd'hui sur la TNT quand on est une petite chaîne, mais une chaîne ambitieuse.
Sur l'avenir de France Ô et le bienfondé de son existence sur la TNT
On devrait avoir une réponse à cette question assez rapidement puisque le gouvernement a décidé d'y aller de manière assez volontaire. L'ensemble des patrons de l'audiovisuel public doit rendre sa copie avant la fin du mois, et la loi doit être votée en novembre, je crois. Ca fait partie des pistes, l'idée qu'elle n'existe que sur le web. Ce que je trouve intéressant au niveau de la présence de France Ô en tant que chaîne hertzienne, c'est qu'elle permet une fenêtre sur le monde. Elle permet de montrer tout ce qui est de la France dans le monde entier. Mais si on pousse la logique un peu plus loin, que l'outre-mer fait partie de la France, on a une chaîne des régions en France - qui s'appelle France 3. La mise en avant de l'outre-mer autrement que par son côté exotique doit être évoquée dans le débat.
Sur le faux journaliste inventé par le Front national pour discréditer Delphine Ernotte
Ca ne m'étonne pas. Si ce n'était pas aussi grave, ça me ferait sourire ! Ce n'est que la partie émergée de l'icerberg, j'imagine. Ce n'est pas étonnant. On le sait, et déjà depuis Barack Obama, les élections se gagnent sur les réseaux sociaux. Ca aide vraiment les candidats à être élus, donc il est évidemment que la tentation est forte pour certains, qui n'ont pas forcément les mêmes valeurs que les autres, de balancer de fausses informations. Elles ne sont jamais démenties d'ailleurs ! La preuve, cette histoire date de mars ou avril et on n'en parle qu'aujourd'hui. C'est inquiétant !
Sur le rôle du CSA
On a beau penser ce qu'on veut du CSA, mais il cadre la parole à la télévision. Le web n'est pas du tout cadré, et c'est compliqué de le cadrer ! Le plus important, c'est l'éducation. Il faut apprendre aux jeunes ce qu'est un journaliste, ce qu'est une fake news...
Sur la météo de TF1
Ce sont des années formidables. Tout ce que j'ai fait et tout ce que je suis aujourd'hui, je le dois à TF1, à Etienne Mougeotte et Xavier Couture qui ont cru en moi, qui sont venus me chercher, qui m'ont proposé la météo. Ce sont de belles années ! Ce qui me manque, c'est le direct, cette petite boule à l'estomac avant le "5, 4, 3, 2..." et se retrouver devant 6, 7 ou 8 millions de téléspectateurs. J'ai même fait des pointes à 13 ou 14 millions de téléspectateurs soit lors des mi-temps d'un match de foot ou lors de pics de chaleur. Ca flatte l'égo d'avoir été l'animateur le plus regardé d'Europe ! Aujourd'hui, j'ai une surface d'exposition beaucoup moins importante mais les gens continuent de me parler de la météo.
Sur la radio et son tournant vers la production télé
Ca me manque énormément. C'est mon premier métier, j'ai commencé à l'âge de 15 ans, et je ne dis pas que je n'en referai pas. Après, il faut savoir ce qu'on veut. Il est clair que je ne fais pas partie des plans de France Télévisions en tant qu'animateur. Je ne croule pas sous les propositions de France 2, France 3 ou autre. Aujourd'hui, avec mon associé, je m'oriente vraiment vers la production. On est l'un des acteurs majeurs de la production culturelle en France. J'ai une touche sur une série autour du hip hop chez Blackpills et on est en co-production avec EndemolShine sur une grosse série en trois saisons sur le monde du sport qui intéresse les principaux diffuseurs.
Sur "Acoustic", qu'il anime depuis douze ans sur TV5 Monde
J'en suis à 600 émissions à peu près, et chaque artiste est différent ! C'est tout le sel de cette émission, d'autant qu'on invite des artistes extrêmement variés. Je m'immerge dans ces albums à chaque fois.