Thomas Wieder s'explique. Mardi, le journaliste du service politique du Monde a été montré du doigt par nombre de ses confrères pour avoir publié sur son compte Twitter, une selfie dans le bureau ovale, le fameux bureau des présidents américains située au coeur de la Maison Blanche. Un cliché anecdotique, pas très pro, alors que François Hollande effectuait une visite d'Etat aux Etats-Unis, ce qui n'était pas arrivé à un président français depuis Jacques Chirac en 1996.
De retour en France, Thomas Wieder revient sur cette polémique et donne des explications dans un article publié sur le site de son journal. Le journaliste indique avoir fait partie des quelques journalistes autorisés à entrer pendant deux minutes dans la fameuse pièce alors que Barack Obama et François Hollande s'apprêtaient à s'y entretenir en tête à tête.
"Le staff de la Maison Blanche ne nous a donné qu'une seule instruction : 'Ne vous bousculez pas, avancez les uns derrière les autres, en rang, sinon vous sortez', écrit-il. Nous entrons dans le bureau ovale par une porte latérale. A notre droite, les présidents sont assis sur des fauteuils, ils échangent quelques mots à voix basse, couverts par le crépitement des photographes", poursuit-il en confiant avoir "naturellement" pris "une demi-douzaine de photos". Thomas Wieder confie avoir publié l'une d'entre elle sur Twitter "conscient du caractère potache du geste".
Le journaliste assume "un moment de légèreté, au milieu d'un programme chargé" et liste une dizaine de temps forts inscrits à l'agenda de la visite de François Hollande et qu'il a traité "sérieusement".
Dans le même article, la rédaction en chef du Monde.fr défend son rédacteur. "Nous aimons que les journalistes du Monde tweetent. Et Thomas fait partie des journalistes les plus pertinents et intéressants lorsqu'il suit un événement", rappelle sa direction qui a apprécié son suivi "complet et précis" du voyage de François Hollande aux USA. "Faut-il jeter tout son travail à la poubelle pour un moment potache ?", écrit le journal qui reconnaît néanmoins que "poster ce selfie n'était pas une bonne idée". Le journal indique avoir rappelé à tous ses journalistes que leur compte Twitter devait "servir à assurer un suivi journalistique de qualité". Ce qui sonne comme un petit rappel à l'ordre.