Quatre jours après l'attentat de Nice ayant fait 84 victimes, certains médias sont toujours pointés du doigt pour le traitement offert aux téléspectateurs le soir du drame. Première visée, France 2, qui a diffusé le témoignage d'un homme à côté d'un cadavre sous un drap présenté comme celui de sa femme. La chaîne a dès le lendemain présenté ses excuses. Alexandre Kara, directeur de la rédaction du groupe public, assure à l'AFP que les équipes appelées en urgence pour couvrir l'événement "n'étaient pas rodées aux procédures".
Dans le viseur aussi, LCI et iTELE qui ont relayé par erreur une rumeur de prise d'otages le soir de l'attentat. Le CSA a dès vendredi matin appelé l'ensemble des médias à "la prudence et la retenue, protectrices de la dignité humaine et de la douleur des personnes". Le Conseil va étudier toutes les images diffusées par les médias français et pourrait prononcer des sanctions. Pas de dérapage à déplorer du côté de BFMTV, première chaîne info très suivie ces derniers jours. "La plupart des images qu'on a reçues le 14 juillet montraient des corps jonchant la Promenade des Anglais. Ca part directement à la poubelle, a expliqué à l'AFP le directeur général de BFMTV, Hervé Béroud. La règle est de ne ne pas montrer de corps, même sous des draps".
La presse écrite s'embarrasse moins avec la dignité des victimes. Dans son numéro en kiosques ce lundi, Paris Match publie des clichés insoutenables prises juste après l'attaque. On y voit des dizaines de corps à terre, certains avant d'être recouverts par des draps blancs. "Le poids des mots et le choc des photos" étalé sur "32 pages spéciales", annonce l'hebdomadaire à sa Une.