Ce n'est pas nouveau, les séries de la franchise américaine "Law & Order" s'inspirent souvent de faits réels pour les affaires traitées par leurs policiers, avocats et autres procureurs. Et parfois, ces faits réels sont aussi des affaires qui ont fait l'objet d'une large couverture médiatique. C'est le cas de l'épisode diffusé hier aux Etats-Unis de la série "New York Unité Spéciale", programmée sur NBC à 22h. Un épisode marqué notamment par l'absence de l'acteur Christopher Meloni, qui a quitté la série après douze saisons.
Les scénaristes ont en effet décidé de s'inspirer d'une affaire qui continue à faire couler beaucoup d'encre chez nous : l'accusation de viol portée par Nafissatou Diallo à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn, alors directeur du Fonds monétaire international. L'épisode, qui donnait le coup d'envoi de la treizième saison de la série, présente ainsi une affaire similaire de viol présumé dont la victime est une femme de chambre qui accuse un diplomate italien, président d'une organisation financière internationale auquel les scénaristes n'ont pas donné le nom de FMI.
"Pour cet épisode, je ne pense pas qu'on se soit vraiment inspiré de ce qui faisait les gros titres de la presse", note pourtant Warren Leight, le nouveau showrunner de la série. "Je pense que c'est l'histoire qui faisait la une qui nous a tout piqué ! C'est devenu assez agaçant en fait, on a dû réécrire le scénario à plusieurs reprises. Tout ce qu'on avait dans le scénario original a été modifié", ajoute-t-il. Le showrunner exagère peut-être l'ampleur des modifications car le début de l'épisode reste très fidèle à ce qui a été relaté concernant l'épisode du Sofitel.
C'est dans l'hôtel que débute l'épisode dans lequel l'acteur Franco Nero campe le diplomate Robert Distasio - "bien placé pour être le prochain premier ministre italien", explique le chef de l'unité spéciale. Pour la femme de chambre soudanaise, Miriam, les producteurs ont fait appel à Anika Noni Rose, remarquée notamment dans "Dreamgirls" et plus récemment dans "The Good Wife". Ron Rifkin ("Alias", "Brothers & Sisters") campe quant à lui l'avocat du diplomate, qui n'est pas sans rappeler celui de DSK, Benjamin Brafman.
Le diplomate quitte l'hôtel pour un déjeuner avec sa fille et son beau-fils, puis se dirige en voiture vers l'aéroport JFK et réalise qu'il a oublié quelque chose à l'hôtel : si DSK avait laissé derrière lui l'un de ses téléphones portables, c'est son ordinateur portable que le fictif Distasio a oublié. Apprenant qu'il est en route vers l'aéroport, la police veut à tout prix l'en empêcher : "s'il monte dans cet avion, il est parti pour de bon". Et comme c'est arrivé à DSK, Distasio est arrêté dans l'avion, après avoir regardé avec insistance les fesses de l'hôtesse de l'air...
Si DSK a évoqué la possibilité d'un complot dimanche soir lors de son interview avec Claire Chazal, Distasio envisage la même option quand il rencontre son avocat : "Berlusconi est prêt à tout pour m'arrêter, c'est lui qui tire les ficelles", explique-t-il. Et quand la procureur débarque, elle lance sans sourciller "On a donc affaire à un autre DSK !". Après son arrestation, le diplomate est emmené à l'hôpital pour des examens et fait face à une horde de journalistes, une scène qui rappelle évidemment la sortie de DSK du commissariat après sa première audition.
On assiste ensuite à l'examen médical de Distasio, à sa première audience et à son envoi en prison avant que la crédibilité de son accusatrice ne commence à s'effriter, tandis que sa femme - à l'image d'Anne Sinclair - le soutient dans la tourmente. "Ces affaires sont une question de perception, pas de réalité, sa crédibilité est compromise", explique alors le procureur. Le reste de l'épisode prend ensuite quelques libertés avec le cours de l'affaire : DiStasio comparaît lors d'un procès, lui et Miriam témoignent avant qu'un témoin venu tout droit du Soudan ne vienne expliquer comment la femme de chambre a menti pour obtenir l'asile politique aux Etats-Unis. A l'issue du procès, le jury ne parvient pas à un verdict unanime sur le premier chef d'inculpation, le viol. Il déclare ensuite l'accusé non-coupable en ce qui concerne les coups et blessures, mais coupable d'avoir séquestré la femme de chambre.
(Crédit vidéo : Universal / Sous-titres : puremedias.com)