Furieux. Hier soir, Anne-Elisabeth Lemoine recevait dans "C à vous" sur France 5 l'ancien ministre de la Justice sous la présidence de François Mitterrand, Robert Badinter. Avec l'ex-garde des Sceaux, la présentatrice et ses chroniqueurs sont revenus sur les 75 ans de la libération d'Auschwitz. Ils ont également évoqué l'actualité politique française, dont notamment les mouvements sociaux liés à la protestation contre la réforme des retraites.
"Je veux vous poser une question sur le climat politique et social actuel, une époque qui est à la haine. Insultes et menaces se répandent sur les réseaux sociaux. Des violences symboliques contre les élus et le chef de l'Etat. La semaine dernière, il y a eu des retraites aux flambeaux où l'effigie d'Emmanuel Macron est brandi au bout d'une pique", a lancé Patrick Cohen, en montrant des images illustrant ses propos.
Des séquences qui ont provoqué l'ire de Robert Badinter : "Rien n'excuse ! Rien n'excuse de telles violences ! Non pas physique encore, mais verbales. Rien ! La démonstration de la représentation d'une tête au-dessus d'une pique ! Ce n'est rien d'autre que la continuité de la guillotine". "Pour moi, à mes yeux, c'est absolument, totalement condamnable ! On ne peut pas admettre dans la République française que quelque homme politique que ce soit, qu'on mette sa tête au bout d'une pique !", a lâché, furieux, celui qui a fait voter l'abolition de la peine de mort. Et d'ajouter : "Avec ce que cela signifie, ce n'est pas admissible ! Je le dis du fond du coeur. Il n'y a aucune cause qui justifie ça ! Aucune !"
"Mais comment ? Mais comment ? Mais qu'est-ce que c'est qu'une démocratie, sinon qu'un état de droit respecté par tous ! Qu'est-ce que c'est que la violence ?! Nous vivons un temps où nous avons toutes les possibilités. Je vous le dis, d'autant plus que je suis sorti complètement de la vie politique !", a enchaîné Robert Badinter, la voix tremblante. Et de poursuivre : "En démocratie, la première évidence est le refus de la violence physique. Vous avez toutes les libertés (...) mais pas la violence physique, pas l'agression des êtres humains, pas non plus la symbolique qui est celle de la mort ! Parce que la mort n'est pas compatible avec nos idéaux !". puremedias.com vous propose de visionner la séquence à partir de 18'10.