La justice a tranché. Selon une information de "Libération" parue aujourd'hui, le 20 septembre dernier, la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris a condamné le média en ligne "Konbini" à 6.000 euros de dommages et intérêts pour "abus de constitution de partie civile" dans son conflit avec "La Lettre A", autre média en ligne. La plateforme, autrefois incarnée par Hugo Clément, avait déposé plainte pour diffamation contre le média d'information spécialisé.
Le 19 mars 2019, "La Lettre A" avait révélé dans une enquête l'identité de l'ensemble des actionnaires de "Konbini", dont notamment les noms des sulfureux milliardaires de la famille Perrodo, qui a fait sa fortune dans le pétrole. Le site d'information avait également relevé le mélange des genres de "Konbini" entre le journalisme et la publicité.
Selon le tribunal, aucun des propos écrits dans l'article ne présentait de "caractère diffamatoire". "Du reste, la partie civile a admis elle-même à l'audience, par l'intermédiaire de son conseil, que les informations délivrées dans l'article étaient parfaitement exactes", est-il écrit dans le jugement que "Libération" a pu lire. "Konbini" n'a pas fait appel de la décision.
De plus, la demande en dommages et intérêts de "La Lettre A" a été retenue par le tribunal judiciaire de Paris, pour procédure abusive. Il a été mis en avant le fait que la plainte de "Konbini" a été déposée le 28 mai 2019, quelques jours après un mail d'un journaliste de "La Lettre A" envoyé au média en ligne de divertissement, pour un nouvel article. Ce dernier évoquait la fin de contrat avec deux annonceurs essentiels pour "Konbini". "Il sera rappelé (...) l'importance, dans une société démocratique, de pouvoir investiguer, débattre et émettre des opinions critiques sur les questions relatives à la transparence et au pluralisme des médias, questions auxquelles la société 'Konbini', qui se présente comme un média d'information, devrait être particulièrement attachée", ajoute le jugement.