Adrien Quatennens sort du silence dans "La voix du nord". Le député La France insoumise a choisi, ce mardi, le quotidien régional de sa circonscription du Nord pour réagir à sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour des "violences sans incapacité commises par conjoint" entre octobre et décembre 2021, ainsi que pour "envoi régulier et malveillant de messages" à son épouse - avec qui il est en procédure de divorce -, par SMS et WhatsApp, entre août et septembre 2022.
Depuis mi-septembre, et la révélation par "Le Canard enchaîné" du dépôt d'une main courante par l'épouse d'Adrien Quatennens à son encontre, le cadre de La France insoumise était en retrait de la vie publique et démocratique. "En plus de l'épreuve personnelle, j'ai enduré en silence un lynchage médiatique inédit de la part de gens qui n'étaient pas derrière les portes closes d'une histoire de couple et qui ne connaissaient rien au dossier", a-t-il précisé en préambule. "Je refuse de continuer à subir cet acharnement disproportionné. C'est la raison pour laquelle je prends la parole", s'est-il justifié.
Interrogé par le quotidien sur le fond de l'affaire mais aussi sur l'origine des fuites de cette main courante dans la presse, le député accuse - sans pour autant l'assumer en son nom - la place Beauvau : "Plusieurs sources concordantes me disent que cela a été directement orchestré depuis le ministère de l'Intérieur. Je ne suis pas en mesure de l'affirmer moi-même aujourd'hui. Ce qu'il y a de certain en revanche, c'est que c'est rapide, efficace et très sélectif. Tout ce qui est à charge contre moi dans la procédure a fait l'objet de fuites. En revanche, quand il s'agit des incohérences de mon ex-compagne, ce n'est pas le cas".
Et l'opposant politique à Emmanuel Macron et au gouvernement d'Élisabeth Borne d'en déduire : "C'est évidemment politique. Un député moins visible n'aurait sans doute pas fait l'objet du même traitement. L'occasion était trop belle pour abattre le principal porte-parole et coordinateur de La France insoumise", analyse-t-il dans l'interview publiée sur le site internet du journal.
Des propos que les lecteurs de la version papier du journal régional n'ont étonnamment pas pu lire ce mercredi. "C'est une question de place, comme pour chaque interview. On a sélectionné ce qui nous paraissait le plus important pour que la version papier tienne sur deux pages. Ce n'est pas une demande de M. Quatennens", a certifié à l'AFP le rédacteur en chef du journal, Patrick Jankielewicz.
Un choix éditorial surprenant. L'accusation détournée d'Adrien Quatennens n'a pas échappé à Gérald Darmanin. Invité des "4 vérités" de Thomas Sotto ce mercredi dans "Télématin" sur France 2, le ministre a qualifié ces propos de "calomnieux". "Ils diffament gravement les agents du ministère de l'Intérieur, à commencer par les policiers", a-t-il estimé. "Le ministre de l'Intérieur ne distribue pas comme ça des fiches de justice, qu'il n'a d'ailleurs pas, à l'ensemble des journaux français", a-t-il ajouté, précisant qu'il déposerait plainte pour diffamation "aujourd'hui". "Si M. Quatennens a des preuves, qu'il les publie", a conclu le ministre. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.