Sept jours de mise à pied, avec privation de salaire. C'est la sanction que le conseil de discipline de France 3 a pris, le 3 juin dernier, contre le journaliste Clément Weill-Raynal. Celui-ci avait tourné une vidéo dans les locaux du Syndicat de la magistrature qui avait atterri, quelques temps plus tard, sur le site Atlantico. Prises en marge d'une interview, les images montraient un panneau où des photos de plusieurs personnalités politiques (Brice Hortefeux, Michèle Alliot-Marie, Nadine Morano, Manuel Valls, etc.) étaient épinglées sous l'inscription "le mur des cons". Cette vidéo avait suscité l'indignation d'une grande partie de la classe politique.
Dans un communiqué, la direction de la chaîne publique indique avoir pris cette sanction lors d'une procédure disciplinaire "rigoureuse et sereine, (...) éloignée des pressions internes comme externes qui l'ont émaillée". "Les griefs ne portent ni sur la captation des images réalisée lors d'un reportage pour la chaîne France 3, ni sur les moyens employés par le journaliste, a fait savoir la chaîne, mais bien sur son manque de loyauté alors que les images étaient diffusées par un média concurrent de France Télévisions et qu'il en niait formellement en être l'auteur".
Après avoir formellement démenti son implication dans cette affaire, Clément Weill-Raynal avait ensuite reconnu les faits et assumé son geste. "Je ne me cache pas. Je suis fier d'avoir eu ce réflexe, d'avoir filmé ces images dont je ne pensais pas qu'elles auraient autant de conséquences, avait-il déclaré au Figaro.fr. Je suis fier d'avoir porté à la connaissance publique cette affaire qui prend des proportions majeures et qui révèle un grave problème au sein du deuxième syndicat de magistrats de France", avait assuré le journaliste. Il a toujours refusé d'admettre avoir "commis de faute professionnelle", ni "manqué ni de loyauté et d'honnêteté vis-à-vis de la hiérarchie de France 3". "En révélant l'existence du 'Mur des Cons'", il estime "n'avoir fait que (s)on travail de journaliste et de citoyen".