Samedi, "Le Tube" s'est penché sur les dessous de la vente des images de la fusillade au Casa Nostra du 13 novembre au journal anglais "Daily Mail". Dans son sujet, l'émission médias de Canal+ a notamment montré le rôle ambigu joué par le journaliste Djaffer Ait Aoudia dans les négociations.
Le 23 novembre, ce dernier avait révélé sur le plateau du "Petit Journal" qu'il avait pu filmer en caméra cachée l'ensemble des négociations entre le patron de la pizzeria et le journal anglais. Djaffer Ait Aoudia avait expliqué qu'il avait assisté à l'opération en tant que simple observateur. Alors qu'il tournait un sujet sur le restaurant Casa Nostra, il avait vu "débarquer" les journalistes du "Daily Mail" et les avait accompagnés lors de la négociation.
Pour expliquer sa présence au moment d'une transaction aussi sensible, Djaffer Ait Aoudia avait affirmé qu'il avait su gagner la confiance de ses collègues anglais rencontrés la veille. "Je faisais partie du paysage. J'étais un meuble qui était posé là. Ils étaient habitués à moi", avait-il confié à Yann Barthès. Quant au patron de Casa Nostra, Djaffer Ait Aoudia avait expliqué qu'il avait établi "une proximité" avec lui. "On est kabyles tous les deux", avait-il précisé.
"Le Tube" a pu se procurer les près de quatre heures de rushs tournés ce jour-là par Djaffer Ait Aoudia auprès de sa société de production. Selon l'émission médias de Canal+, qui les a visionnés en intégralité, le journaliste aurait été moins observateur qu'il ne l'a affirmé sur le plateau de Yann Barthès. "Le Tube" s'appuie notamment sur deux passages "étonnants". Dans l'un d'eux, Djaffer Ait Aoudia encourage "le négociateur" du Casa Nostra (un "cousin" du patron) à poursuivre la transaction alors qu'il est sur le point d'abandonner car un mot de passe bloque l'accès aux images. "Prends ton téléphone, appelle quelqu'un. Tu fais venir quelqu'un. Tu changes le machin et tu récupères la vidéo", lui conseille-t-il.
Dans l'autre séquence, on peut entendre Djaffer Ait Aoudia vanter la qualité des images captées par les caméras de vidéosurveillance du restaurant. "Tout le monde a trouvé refuge ici. Donc nécessairement, tu vas avoir de la vie. Ici, tu vas avoir un peu de panique, de la peur. C'est un endroit clos. Tu dois avoir un angle intéressant", commentent-ils à propos d'un quatrième angle de caméra montrant les évènements.
Mettant visiblement en doute la parole de Djaffer Ait Aoudia, "Le Tube" rappelle aussi que ce dernier avait affirmé à Rue89 qu'il se trouvait au Casa Nostra car il préparait notamment un sujet pour la Radio-Télévision Suisse (RTS). Une information finalement démentie par le média suisse au "Tube". L'émission présentée par Ophélie Meunier précise enfin qu'elle n'a pu obtenir d'explications de la part de Djaffer Ait Aoudia car il n'est pas venu à l'interview prévue et a ensuite refusé de répondre aux questions du "Tube".
Au lendemain des accusations de Djaffer Ait Aoudia sur le plateau du "Petit Journal", le patron du Cosa Nostra avait accusé ce dernier d'avoir menti. "C'est surtout lui qui m'a proposé de prendre de l'argent (...) Il m'a poussé et m'a dit que c'était dommage de ne pas gagner cet argent-là", avait-il accusé. Et d'ajouter : "Il a proposé 12.000 euros. Je pense que ce qui l'a dégoûté ce mec-là, c'est le fait de ne pas avoir les images en premier. Au début, j'allais lui donner. Je lui dis : 'Je vais te les donner'. Finalement, je ne voulais pas. Il l'a mal pris", avait également expliqué le patron à FTV Info .
La version des faits du patron est d'ailleurs elle aussi remise en cause par "Le Tube". Contairement à ce qu'il affirmait à France 2 la semaine dernière, le patron du Casa Nostra était bien présent au moment du transfert d'argent avec les journalistes du Daily Mail. "Le négociateur compte les billets. Le propriétaire se tient alors juste derrière lui", explique le journaliste du "Tube", images de Djaffer Ait Aoudia à l'appui. En résumé, rien ne semble plus très sûr dans cette histoire à part une chose : la vidéosurveillance du Casa Nostra a bien été vendue au "Daily Mail" pour 50.000 euros. puremedias.com vous propose de revoir le reportage du "Tube" (à partir de 4'51).