Julian Assange arrêté. Aujourd'hui, des policiers britanniques ont appréhendé le fondateur de WikiLeaks dans l'enceinte de l'ambassade équatorienne à Londres. La police britannique a précisé que c'est l'ambassadeur d'Equateur lui-même qui a "invité" les policiers à entrer dans les locaux de son ambassade, sanctuarisés en temps normal. Le fondateur de WikiLeaks a été arrêté en vertu d'un mandat datant de 2012 et délivré par le tribunal londonien de Westminster, pour non-présentation au tribunal.
Lenin Moreno, le président équatorien, a expliqué aujourd'hui que son pays avait retiré l'asile obtenu en 2012 par Julian Assange, tout comme la nationalité équatorienne, accordée en décembre 2017. Le chef de l'Etat équatorien récemment élu a justifié sa décision d'aujourd'hui par les "violations répétées" de Julian Assange des "protocoles de cohabitation" au sein de l'ambassade. "L'attitude irrespectueuse et agressive de Julian Assange, les déclarations discourtoises et menaçantes de son organisation envers l'Équateur ont fait que la situation est arrivée à un point où l'asile (...) est insoutenable et invivable", a estimé Lenin Moreno. De son côté, Wikileaks a qualifié cette décision d'"illégale" via son compte Twitter.
Sur le même réseau social, le lanceur d'alerte Edward Snowden a pour sa part dénoncé un "jour sombre pour la liberté de la presse". "Viser Assange en raison de la fourniture d'informations d'intérêt public à des journalistes serait une mesure strictement punitive et constituerait un dangereux précédent pour les journalistes, leurs sources et les lanceurs d'alerte", a pour sa part réagi le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, cité par "Le Monde".
Agé de 47 ans, Julian Assange s'était réfugié dans l'ambassade équatorienne en juin 2012 pour éviter d'être extradé vers la Suède, pays où il était accusé de viol. L'Australien craignait aussi d'être extradé vers les Etats-Unis s'il sortait de l'ambassade d'Equateur, après que sa plateforme WikiLeaks eut publié pendant plusieurs années des milliers de documents embarrassants pour l'administration américaine. Quelques minutes après avoir annoncé l'arrestation de Julian Assange, les autorités britanniques ont d'ailleurs annoncé avoir reçu une demande d'extradition en provenance des Etats-Unis.