Dans la presse, à la radio et à la télévision, les témoignages des rescapés des attentats parisiens, des proches des victimes, des policiers se multiplient. Mais celui que "Le Grand Journal" a choisi de diffuser hier est différent. Diego Bunuel a interviewé le frère et de la belle-soeur de l'un des kamikazes du Bataclan, Omar Mostefaï. Le couple, flouté à l'image, a reçu le journaliste chez lui.
Avant la diffusion de la vidéo,le reporter explique, en plateau, que le couple vient de passer quatre jours en garde à vue et qu'il lui a été présenté par un ami de la famille. "Comment est-ce que vous avez appris que Omar était lié à l'affaire du Bataclan ? Samedi, vous ne saviez toujours pas, vous n'aviez pas d'informations ?" demande le journaliste au début de la vidéo. "Non, non, on n'a eu aucune information. Après, trois journalistes sont venus, qui se sont manifestés", détaille le frère.
"Apparemment, ils m'ont dit, Omar serait lié à la catastrophe et il serait mort. Et là, je regarde mon mari... Franchement, je pensais que c'était un cauchemar parce qu'on vivait déjà un cauchemar. Je n'ai pas arrêté de pleurer toute la journée de samedi parce que je pensais aux familles. J'étais loin de penser que c'était quelqu'un de notre famille qui avait commis ça", ajoute sa femme, en larmes.
Informé par les journalistes, le premier réflexe du couple est de se rendre au commissariat pour obtenir plus d'informations. Il se retrouve alors placé en garde à vue. "Et là, le cauchemar a commencé. On avait dit à ma mère 'Tiens on te dépose les enfants, on revient dans cinq minutes', on voulait juste comprendre la situation", explique sa femme. "Et vous êtes revenus combien de temps après ?", l'interroge le journaliste. "On n'avait même plus la notion du temps. Trois jours, quatre jours", répond-elle.
"C'était dur parce qu'on fait de mal à personne, on est des gens simples, on va en vacances, on va à la piscine, ça ne nous empêche pas de faire notre religion. On ne veut que du bien. Et je vous jure qu'encore aujourd'hui, je souffre avec les familles, j'aimerais tellement faire quelque chose pour eux mais je ne sais pas, je ne sais pas... Même si on n'est pas coupable, de se dire que c'est un membre de sa famille qui a fait ça, franchement c'est dur", continue la belle soeur du kamikaze.
Retour en plateau. Diego Bunuel explique qu'il a demandé au couple ce qu'il a fait vendredi soir. "La réponse m'a laissé sans voix", avoue-t-il. "Vendredi soir, vous m'avez dit que vous étiez sortis. Vous étiez où exactement ? ", demande Diego Bunuel. "On était invité à un spectacle de Dieudonné à la Main d'Or", répond le mari. Interloqué, le journaliste leur demande s'ils sont antisémites. "Non, pas du tout. Je prône l'amour de son prochain, c'était vraiment du divertissement, on voulait se divertir, voir un spectacle comique ", se défend l'homme.
"Ce qui est incroyable, c'est que c'était un vendredi 13, vous étiez à 500 mètres des restaurants rue de Charonne, vous étiez en train de regarder un spectacle de Dieudonné à la Main d'Or. Votre frère était en train de faire les attentats au Bataclan. On l'écrirait dans un scénario, on n'y croirait pas", lâche Diego Bunuel. "Il y avait peut-être une chance sur un milliard que ça arrive et, hélas, c'est arrivé", répond l'homme, des sanglots dans la voix, avant de condamner sans équivoque les actions de son frère.
"C'est inexcusable ce qu'il a fait, c'est monstrueux, impardonnable. Ca aurait pu arriver à n'importe qui parce que la seule chose qu'on ne choisit pas, c'est sa famille", affirme pour sa part sa femme. "Je vous jure que mon frère, c'était pas lui, c'est devenu un monstre", ajoute encore le mari avant que la femme n'insiste en justifiant : "C'est son frère qui a fait ça mais pour moi, c'est cmme un ordinateur, on enlève le disque dur, on le reformate. On a mis quelqu'un d'autre dans sa tête". puremedias.com vous propose de visionner ce témoignage.