Hier, Médiapart révélait que la direction de Canal+ "assumait" la déprogrammation en mai dernier d'un documentaire sur le Crédit Mutuel, intitulé "Evasion fiscale, une affaire française", sur demande expresse de Vincent Bolloré. Ce matin, le site d'Edwy Plenel se félicite des conséquences politiques de son enquête sur l'homme d'affaires, nouveau patron de Vivendi et de sa chaîne cryptée.
Dans un nouvel article, le site indique que Fleur Pellerin a longuement appelé hier Olivier Schrameck, le président du CSA. Ensemble, ils ont parlé du comité d'éthique pour Canal+ et du groupe de travail dont la mise en place a été décidée lors de l'audition de Vincent Bolloré devant le CSA. La ministre de la Culture s'est déclarée "très attentive" aux conséquences de la reprise en main du groupe Vivendi par Vincent Bolloré. Un revirement pour la ministre qui, la semaine dernière, semblait avoir plutôt confiance dans les garanties apportées par le milliardaire breton, qu'elle avait eu au téléphone quelques jours plus tôt.
"J'ai eu Vincent Bolloré au téléphone avant qu'il ne soit auditionné par le CSA. Il s'est engagé à prendre un certain nombre de mesures que ce soit sur Canal+ et iTELE pour assurer l'indépendance des rédactions", avait expliqué Fleur Pellerin sur France Inter. Interrogée sur les déprogrammations de documentaire, la ministre avait botté en touche estimant ne pas avoir de preuve.
"Aucune enquête pour l'instant n'a révélé s'il y avait eu une intervention directe. S'il s'avérait que effectivement, il y a des interventions directes d'annonceurs, de l'actionnaire, sur une chaîne pour déprogrammer des programmes qui dérangent, j'en serais extrêmement contrariée. Il faudrait sans doute que j'évoque le sujet avec le président du CSA", avait-elle ajouté, puisque seul le Conseil peut sanctionner la chaîne cryptée.