La direction de France 2 a déclenché une enquête interne après la reconstitution d'un braquage qui a mal tourné, se clôturant par l'arrestation d'une équipe de "Complément d'enquête", le magazine d'information hebdomadaire de Benoît Duquesne.
La scène s'est déroulée jeudi devant le casino de Trouville, dans le Calvados. Alors que l'un des trois membres de l'équipe (un journaliste titulaire, un pigiste et un preneur de son) arborait une arme factice devant l'établissement, un couple de bijoutiers à la retraite, victime de plusieurs cambriolage pendant l'exercice de leur profession, a donné l'alerte. L'équipe a été arrêtée par la police plusieurs minutes plus tard alors qu'elle circulait en voiture après avoir quitté les lieux.
"C'est regrettable et inapproprié", a réagi Thierry Thuillier, le patron de l'information de France Télévisions, précisant toutefois que l'équipe n'avait pas d'"intention malveillante". Cependant, "ça nous oblige à une enquête interne. Cela ne va pas rester sans suite (...) Nous allons regarder si dans le cadre de la reconstitution, il y a une faille dans notre charte. On parle peu des conditions de préparation d'une reconstitution. C'est un trou dans notre jurisprudence. Dans la convention collective qui a été signée (en septembre, NDLR), il y a un texte qui a été signé et qui n'est pas assez précis", a-t-il ajouté.
Du côté de la justice, le procureur de la République à Lisieux a dénoncé un "manque de rigueur et de professionnalisme" des journalistes, qui n'avaient pas prévenu les autorités du tournage. Quant aux syndicats de journaliste, le SNJ a condamné l'idée même de toute reconstitution. "Le mélange des genres entre fiction et réalité n'est pas traitement de l'info. Laissons la fiction aux cinéastes", a-t-il ajouté.