Toutes les chaînes y sont passées... Le site spécialisé "Arrêt sur images" étale au grand jour ce mercredi le stratagème de communication douteux de la societé E-loue. Régulièrement sollicitée, cette plateforme spécialisée dans le prêt entre particuliers - qu'il s'agisse de voitures, d'appartements ou d'objets ménagers - fait régulièrement l'objet de reportages sur les chaînes françaises. Néanmoins, tous les sujets les concernant font en réalité intervenir des employés de la start-up !
C'est d'abord sur les antennes de France 2, France 3 , Canal+ et TF1 que la societé à eu recours à de faux témoins. Depuis 2011, le stratagème de la firme est toujours le même : des employés d'E-loue, des stagiaires et même le directeur commercial jouent les particuliers à l'écran. Ils prétendent être adeptes du "sharing", ce nouveau mode de consommation en plein boom. Dernière chaîne en date à s'être fait avoir, France 5.
Pour son émission "La quotidienne", la rédaction s'intéressait à la location entre particuliers mais n'a pas réussi à dénicher d'utilisateurs d'Airbnb. Elle s'est donc rabattue sur E-loue. Les téléspectateurs qui ont découvert le sujet "Loger chez l'habitant : les limites du système" sur France 5 en avril dernier ont ainsi pu voir un jeune homme sous-louer à une provinciale son appartement parisien pour quelques jours. Seulement voilà, cet appartement a déjà été utilisé par la start-up.
Il s'agit en réalité de celui du directeur commercial du site, déjà présent dans le reportage bidonné de TF1 fin 2014. Pire encore, les deux complices sont en fait respectivement un ami des fondateurs de la plateforme et une stagiaire. Contactée par Arrêt sur images, la rédactrice en chef du magazine, Sylvie Cenci, est tombée des nues.
"Sejourning [nom du site de location d'appartements d'E-loue], nous a dit qu'ils avaient deux possibilités de clients. Selon eux, un a refusé, mais un autre était d'accord, dès le lendemain", a-t-elle expliqué à nos confrères. Mais une fois sur place, la JRI en charge du sujet a dû faire face à un homme très pressé et désagréable, qui a même refusé de donner son nom. "On n'avait aucune raison de douter de leur bonne foi... Ou alors on demande les papiers d'identité de tout le monde et on vérifie chaque détail pour chaque reportage... Peut-être qu'il faudrait !" s'est ensuite justifiée Sylvie Cenci.
La société, épinglée à de multiples reprises par Arrêt sur images, s'est quant à elle toujours défaussée. Après la publication de ces nouvelles preuves, le fondateur a dénoncé un article "totalement faux" sans donner plus de détails.